Dans son livre sur l’islam, Michel Onfray estime que nous sommes, en France, des schizophrènes. D’un côté, nous sommes islamophobes, puisque nous contribuons au massacre de millions de musulmans en aidant les Américains dans leur croisade humanitaire (les empires sont toujours humanitaires – lisez Hobson). De l’autre, nous sommes islamophiles à l’intérieur puisque, par exemple, nous nions tout lien entre terrorisme et l’islam-religion-de-paix. Ce serait une vue de l’esprit, et tout esprit est susceptible d’être décrété islamophobe, hostile à la société multiculturelle, et donc néo-nazi. Ce manque apparent de logique sert à créer dans l’esprit du pékin une incertitude ; il ne comprend plus et il finit par se désintéresser du problème incompréhensible. Il devient juste bon pour le pathos exhibitionniste du prochain massacre.
Mais la lapalissade est là. D’un côté, nous pratiquons un génocide ; de l’autre, un déni de réalité (les terroristes sont « des Français qui tuent d’autres Français »). Mais il n’y a là aucune schizophrénie. L’islamophilie à l’intérieur sert l’islamophobie à l’extérieur : elles se soutiennent l’une l’autre comme les colonnes du Temple. Et nous payons ici – et plutôt sans broncher – les crimes que nos djinns commettent là-bas.
Devenue l’Amérique du pauvre en 2007 avec Sarkozy, la France se comporte comme l’Amérique. Lisez Alien Nation de Peter Brimelow (archive.org). D’un côté, depuis 1965 et l’Immigration Act, l’Amérique fait rentrer le tiers monde, sans aucun bénéfice culturel ou économique. De l’autre (lisez Mearsheimer, Sniegoski ou Buchanan), l’Amérique, pour faire plaisir au coach israélien, au lobby néocon, au complexe militaro-industriel jadis dénoncé par Dwight Eisenhower, ne cesse d’exterminer des musulmans, de pendre ou lyncher des chefs d’État, de liquider des nations.
Il n’y a, dans le cas de la France comme des États-Unis, aucune schizophrénie. Nous exécutons un plan : d’un côté, le plan multiculturel et multiracial. On liquide les vieux chrétiens blancs, si possible avec l’aide d’un pape (l’actuel fait, enfin, bien l’affaire) ; et on anéantit les nations arabes « non démocrates » – avec les risques de terrorisme que cela peut entraîner chez nous, puisque c’est en Amérique et en France que se produisent sans cesse des tueries de plus en plus incompréhensibles.
Le plan actuel en devient presque comique. On fait venir un million de musulmans vindicatifs au lieu de faire venir ces Ukrainiens que l’on pousse à la guerre contre la Russie ! On massacre les Libyens, les Syriens, on détruit leurs pays pour les faire tous venir. Il y a, si l’on veut, une bêtise crasse de notre « élite hostile » et, si l’on ne veut pas, un mixte de cruauté, de trahison, d’instinct génocidaire ; mixte dont le Français obtus se moque bien.
On est tous (ou presque) désolés pour le sort des morts musulmans, et pour les survivants musulmans des pays détruits. Mais on reste admiratifs d’avoir de telles élites.