Si certains s’agitent devant les caméras lors des questions au gouvernement, d’autres députés se démènent plus discrètement en commissions ou multiplient les amendements.
Eric Jalton, le député fantôme
Elu depuis 2002 du Palais Bourbon, le député divers-gauche de Guadeloupe brille depuis plusieurs années par son manque d’assiduité. Egalement maire et président de communauté d’agglomération, Eric Jalton mentionne dans sa déclaration d’intérêts et d’activités être chirurgien-dentiste à “temps très partiel”. Il faut donc croire que ce n’est pas son activité professionnelle qui empiète sur ses obligations parlementaires. Il aligne pourtant les zéros dans la synthèse de nosdeputes.fr et semble avoir perdu l’adresse du Palais Bourbon. Il n’a en effet été relevé présent dans aucune commission, n’est pas intervenu non plus une seule fois dans l’hémicycle et n’a écrit aucun rapport ni aucune proposition de loi. Il a certes voté des textes de loi, posé des questions écrites et signé des amendements, ce qui peut se faire sans présence physique.
Christian Jacob, le roi du grand écart
Si, avec 8 questions orales au gouvernement, le chef de file des députés Les Républicains fait partie des députés dont l’activité parlementaire est la plus visible à la télévision, Christian Jacob n’a en revanche écrit aucun rapport ni participé à aucune des réunions de la commission à laquelle il siège: celle du développement durable et de l’aménagement du territoire. Son homologue socialiste, Bruno Le Roux, a posé 6 questions et siégé 36 fois en commission.
Thierry Lazaro, le champion de la question écrite
A l’Assemblée, le député Les Républicains du Nord a pour activité de prédilection les questions écrites au gouvernement. Thierry Lazaro en avait déjà posé 1.213 l’an dernier et a battu son propre record cette année avec 1.715 questions écrites à son actif, soit plus de 30 par semaine. “C’est un outil plus souple que les questions orales, où nous sommes obligés de nous inscrire et d’attendre notre tour”, expliquait-il l’an dernier au Parisien. Aux ministères lassés par tant de sollicitations, il expliquait: “Mais c’est notre mission. Il s’agit aussi d’embêter le gouvernement”.
Un rythme moins dense que les deux dernières sessions
La session 2014-2015 a commencé le 1er octobre 2014 et s’est achevée le 30 juin dernier. Les députés ont repoussé leurs vacances en siégeant jusqu’au 23 juillet en session extraordinaire, session pour laquelle les statistiques ne sont pas encore disponibles. Avec 1.047 heures en séance publique, cumulées sur 131 jours et 275 séances, le rythme s’est ralenti cette année. La session 2012-2013 avait été plus intense (1.382 heures), avec notamment de longues heures à plancher sur le mariage pour tous. En 2013-2014, ils avaient passé 1.181 heures sur les bans de l’hémicycle.
Le retour du recours au 49-3
Contrairement à ses deux prédécesseurs, Manuel Valls a fait usage à trois reprises de l’article 49-3 de la Constitution pour faire passer la loi Macron. Cet article permet au Premier ministre, lorsqu’il n’a pas de majorité, de faire passer un texte sans vote, en engageant sa responsabilité. Le dernier Premier ministre à l’avoir utilisé était Dominique de Villepin en 2006.
Qui pose les questions au gouvernement?
Les mardis et mercredis après-midi ont lieu les fameuses questions au gouvernement, au cours desquelles le gouvernement répond pendant une heure à 15 questions retransmises, en direct sur France 3 et LCP. La parité entre la majorité et l’opposition est observée.
Les députés non-inscrits, Marion Maréchal-Le Pen et Thomas Thévenoud par exemple, peuvent poser une question tous les deux mois. La répartition des questions n’a pas bougé ces trois dernières années.