Nous ne saluerons jamais assez dans nos colonnes cet immense modèle de courage qu’est Viviane Lambert. Hier encore, cette maman admirable et indomptable, qui se bat seule ou presque depuis des années pour sauver la vie de son fils, condamné à mort par un système entièrement acquis à l’euthanasie, avec ses élus, ses juges et ses médias qui n’hésitent pas à mentir pour cautionner ce qui n’est rien d’autre qu’un assassinat, aura fait preuve d’une combativité et d’une dignité impressionnantes lors de son intervention devant les membres du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
« Vincent a pleuré en nous voyant »
Invitée par le Centre européen pour le droit et la justice, une ONG basée à Strasbourg, la maman du jeune handicapé, que la Cour de cassation vient à son tour de condamner indirectement à une mort par déshydratation et arrêt de l’alimentation (voir Présentd’hier), a en effet lancé un poignant « appel au secours » au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, en indiquant que, « sans [son] intervention, Vincent sera euthanasié par un médecin en raison de son état de handicap cérébral ». Expliquant que son fils « est en état de conscience minimale mais n’est pas un légume », qu’« il dort la nuit, se réveille le jour, [la] regarde quand [elle] lui parle » et qu’« il a seulement besoin de recevoir sa nourriture par une sonde », dont son médecin veut aujourd’hui le priver « pour le faire mourir, alors que les experts judiciaires ont affirmé qu’il ne subit pas d’acharnement thérapeutique », Viviane Lambert a notamment raconté comment « le 19 mai dernier, veille de sa mort programmée, Vincent a pleuré en voyant ses parents »…
« La France viole de façon éhontée ses obligations internationales »
Bouleversée et la voix émue, Viviane Lambert a alors poursuivi son propos, en rappelant avoir « saisi le Comité des droits des personnes handicapées de l’ONU, car la convention des droits des personnes handicapées interdit de priver une personne de nourriture et de boisson en raison de son handicap », et qu’« à deux reprises, ce comité a demandé à la France de ne pas faire mourir Vincent ». Or, a-t-elle insisté, « le gouvernement français refuse » et « viole de façon éhontée ses obligations internationales ». Aussi, a conclu la maman de Vincent, « je vous supplie d’intervenir auprès de la France pour lui rappeler son obligation de respecter les mesures conservatoires prescrites par le comité et de ne pas faire mourir mon fils ». Car, « au-delà de mon fils, c’est la vie des 1 700 autres personnes qui partagent son état qui est menacée ».
Une intervention brève mais particulièrement émouvante, qui n’a pas laissé indifférents les membres de l’ONU présents, et qui, selon Grégor Puppinck, pourrait bien porter ses fruits. En effet, a expliqué le directeur du Centre européen pour le droit et la justice, « la Cour de cassation n’a pas le pouvoir d’annuler ces demandes de mesures provisoires […]. Si la France ne respecte pas les mesures conservatoires, le comité de l’ONU va faire un constat de manquement de ses engagements » et celle-ci « sera condamnée, à terme, par l’ONU ». •
Franck Deletraz – Présent