Journaliste spécialisé dans le tourisme, Vincent Noyoux a pour profession de voyager dans les plus beaux endroits de la planète. Mais, à force de ne voir que ce que l’on fait de mieux sur terre, il a eu une idée étrange. «Si je faisais un reportage sur Châtel-Guyon, ça donnerait quoi?», s’est-il un jour demandé alors qu’il traversait la station thermale du Puy-de-Dôme. «Et si, osa-t-il encore, je parlais de Guéret, dans la Creuse, comme de Portland, aux Etats-Unis?» C’est ainsi qu’est née l’idée de ce livre, qui vient de sortir aux Editions du Trésor, après 18 mois de dur labeur.
Il a d’abord fallu mener une sélection drastique, qu’il raconte dans le prologue. «J’écartais toutes les mornes villes que parviennent à sauver du néant la présence d’un monument important, la fabrication d’une spécialité locale ou la naissance d’un grand homme, même lointaine. Rien de remarquable ne devait flatter l’œil ou susciter la curiosité. Rien ne devait racheter la médiocrité du lieu. Au contraire, la mauvaise réputation d’une ville ou d’une vallée plaidait en sa faveur.»
Vincent Noyoux a ensuite passé quelques jours dans chacune des cités retenues. Il en tire douze courts récits de voyage où il raconte ces lieux qu’il a visité en curieux, sans mépris, paré à faire de bonnes rencontres. Il en a visiblement fait plus qu’il ne s’y attendait et en tire ce tableau, tour à tour touchant ou ironique mais jamais dédaigneux, d’une France qui gagne à être connue.
Le tour de France des villes incomprises, par Vincent Noyoux, éditions du Trésor, 224 pages, 18 €.