Finies les violences graves à enfant: la fessée est interdite!

L’Assemblée nationale a voté contre «tout recours aux violences corporelles» des parents envers les enfants, en vertu d’un amendement de députés socialistes et écologistes réformistes adopté dans la nuit de vendredi à samedi lors de l’examen du projet de loi «égalité et citoyenneté».

La définition de l’autorité parentale dans le code civil a été précisée pour stipuler que parmi les devoirs qui la composent, figure «l’exclusion de tout traitement cruel, dégradant ou humiliant, y compris tout recours aux violences corporelles». «L’opinion publique est régulièrement choquée par le décès d’un enfant sous les coups de ses parents. Si, heureusement, les violences intrafamiliales ne tuent pas toujours, les spécialistes sont unanimes quant aux dégâts qu’elles occasionnent aux enfants qui en sont les victimes», soulignent Marie-Anne Chapdelaine, François-Michel Lambert et Edith Gueugneau, soucieux d’»appeler l’attention de tous sur cet enjeu considérable».

Ils notent que «la règle posée est de nature exclusivement civile et ne s’accompagne d’aucune sanction pénale nouvelle à l’encontre des parents. Elle énonce un principe clair, qui a vocation à être répété aux pères et mères, et à imprégner leur comportement futur».

Jusqu’alors, 27 des 47 pays membres du Conseil de l’Europe avaient adopté une législation interdisant, en toutes circonstances, d’infliger des châtiments corporels aux enfants, mais certains pays, comme la France, étaient des plus rétifs à légiférer. La France avait été épinglée en mars 2015 par le Conseil de l’Europe pour n’avoir pas interdit clairement toutes les formes de châtiments corporels sur les enfants, comme la fessée. Le vote sur l’ensemble du projet de loi «égalité et citoyenneté», objet de 42 heures de débats en première lecture, aura lieu mercredi.

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