Dalida 1957!
Lazzarella, où vas-tu par là?
Tu peux dès qu’on t’observe
jouer les vamps sur le vieux port,
chipper le rouge à lèvres
de ta mère quand tu sors,
bomber si l’on s’arrête
ton petit chandail de laine:
tu n’es pas encore prête
d’égaler Sophia Loren.
Ô, Lazzarella de mon cur,
tu voudrais faire du cinéma.
Tu ferais mieux d’aider tes surs
et faire la soupe à ta mama.
On a raison d’appeler ainsi
les mauvaises graines comme toi,
mais prends bien garde un beau jour
si ton pauvre père t’aperçois.
Ô, Lazzarella, ça fera des étincelles:
Pan! Pour ton rouge trop canaille.
Pan! Pour ton chandail en bataille.
“Ça va t’apprendre à vivre une bonne fois!”
Et puis pour que le compte y soit.
Une autre, pendant qu’il y est,
pour ton copain qui vient parfois
t’attendre au bas de l’escalier.
Mais pour la mauvaise graine
faut croire qu’il existe un Dieu.
Un grand metteur-en-scène
fut séduit par tes beaux yeux.
Et sur les magazines
ton petit air effronté
Depuis ce jour voisine
avec bien des célébrités.
Ô, Lazzarella, tu es encore plus jolie.
Dans ta petite jupe à fleurs
quand tu parais ce n’est qu’un cri.
Tous tes copains le samedi
sont fiers de te voir sur l’écran
surtout depuis qu’ils ont appris
combien tu aimes tes parents.
Ô, Lazzarella, tu leur fais la vie belle.
Pour ton père un bateau de pêche,
pour ta mère une jolie calèche,
et pour tes quatre surs quatr’époux de choix.
Et puis pour que le compte y soit,
pour ton copain de l’escalier
ton petit cur comme il se doit
puisque l’on va vous marier.
Ce qui prouve que dans la vie,
malgré les gars qui tournent autour,
les Lazzarellas d’Italie
restent fidèles à leurs amours.
Lazzarella, Lazzarella mia.