Des imams gravitant dans la mouvance des Frères musulmans viennent de fonder une instance capable d’édicter des avis juridiques religieux, sans les imposer. Ce conseil théologique qui n’entend pas se substituer aux instances représentatives, mais pourrait édicter des avis juridiques religieux – aussi connus sous le nom de fatwas -, a annoncé vendredi cette organisation.
Si le CTMF est amené à émettre des avis juridiques, par exemple sur « le ramadan, la citoyenneté, l’enseignement », « ce ne sera pas des avis qu’on impose, mais des avis qu’on propose », a-t-il ajouté.
Dans un contexte de focalisation de la communauté musulmane sur « l’islamophobie », ses membres demandent aux « autorités françaises et acteurs de la société civile » d’« interagir de façon positive avec la présence musulmane en France, pour la promotion de l’équité, l’égalité et du vivre-ensemble ».
Le Conseil théologique musulman de France (CTMF) a vu le jour lors d’une réunion à Paris d’une cinquantaine de théologiens, imams et prédicateurs, précise un communiqué. Il est dirigé par un bureau exécutif de neuf membres, dont Ahmed Jaballah, ancien président de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), le principal relais dans l’Hexagone des Frères musulmans.
On y trouve les noms de Larbi Kechat, recteur de la mosquée Addawa à Paris, Larbi Bechri, responsable de l’institut de formation de l’UOIF dans la Nièvre, et de l’imam et khatib (prédicateur) Mohamed Bajrafil. Le recteur de la mosquée de Bordeaux Tareq Oubrou, figure libérale de la mouvance « frériste », n’y figure pas. Le CTMF assure qu’il « n’a pas vocation à représenter les musulmans de France« , estimés à environ cinq millions, pratiquants ou non. Mais ses membres « demandent à l’ensemble des imams, des prêcheurs et des savants (musulmans) de collaborer avec le CTMF » et de « participer à ses projets et à ses travaux« .