
Son titre « Leiblichkeit und Sexualität » (corporalité et sexualité) sonne évidemment un peu curieusement pour un événement se déroulant dans le cadre d’une église, encore que le saint pape Jean-Paul II, cité sur le site de cette exposition, a abondamment abordé la « théologie du corps ». Des artistes contemporains ont donc apposé leurs œuvres en différents endroits de cette grande église : tout n’est pas mauvais mais tout n’est pas non plus de bon goût et une œuvre, notamment, n’a, à mon sens, pas sa place dans un lieu saint. C’est celle de l’Autrichienne Silvia Bischof, installée au-dessus de l’autel de la chapelle Saint-Joseph, et qui est titrée « Das Herz der Welt », et datée de 2011. « Das Herz der Welt » pourrait se traduire en français par « Le cœur du monde », mais ce n’est pas dans ce sens là qu’il faudra le comprendre.
Au-dessus de l’autel se trouve un retable diptyque représentant, quand il est fermé (ce qu’il est ordinairement), une Annonciation avec l’ange Gabriel à gauche et la Vierge Marie à droite. L’exposition le montre ouvert et abritant l’œuvre de Silvia Bischof qui n’est autre qu’une figuration d’un pubis féminin dont les poils ont été imité, nous précise-t-on, par des « feuilles d’asparagus ». Il s’agit officiellement d’une « référence au tableau de Gustave Courbet, “L’Origine du monde” », tellement scandaleux, à l’époque où il fut peint, qu’il faudra attendre la fin du XXe siècle pout qu’il soit exposé au public… Une elle œuvre a-t-elle sa place dans une église ? À vous de juger !