Le cri d’alarme le plus adapté à ces rares petits peuples à l’écart de la modernité serait tout simplement de les laisser tranquille sans attirer encore sur eux l’attention (sauf nécessité de sauvetage) en allant les filmer et faire un ‘scoop’, en rajoutant quant au voyeurisme ainsi téléporté dans nos salons….
Si on peut difficilement revenir sur la découverte des Autres par l’ethnologie européenne depuis deux siècles et les conséquences de ces découvertes allant de la médecine aux routes qui traversent leurs territoires et autorisent un tourisme voyeur qui rapporte gros, on pourrait limiter au maximum les intrusions chez eux.
Incluant dans cette limitation (comme c’est le cas dans des îles proches des Jarawas, inaccessibles), les reporters et . les anthropologues qui, sous le prétexte de donner la parole aux intéressés ou ‘faire science’, s’autorisent – de par leur simple présence – à bouleverser ces peuples, psychologiquement aussi bien que matériellement. Ainsi les Baruyas de Papouasie déclarant à Maurice Godelier, leur anthropologue : » Maurice avant on n’existait pas ! »
S’agit-il du regret d’une innocence perdue dans le regard des autres ?