Alerte aux trafics de chardonnerets!

Le 7 avril dernier, le tribunal correctionnel jugeait un piégeur de chardonnerets des Pyrénées-Orientales et le condamnait à 15 jours de prison ferme outre 2 800 € d’amende. La LPO et le GOR obtenaient alors 1600 € d’indemnité chacune pour leur préjudice moral.

Ce perpignanais capturait, fin 2013, des chardonnerets avec des moyens particulièrement cruels et non sélectifs : bâtonnets enduits de colle disposés autour d’un appelant vivant dans une cage pour que les oiseaux, attirés par le chant, puissent se poser et s’engluer !

Réputés pour leur chant, Les chardonnerets sont des oiseaux protégés qui se revendent à prix d’or sous le manteau : de 150 € à 1 000 € pour les excellents chanteurs !

Cette fois, c’est dans la banlieue de Tarascon, que fin 2015, la police, assistée de l’ONCFS, a interpellé 3 personnes munies de cages et couverts de traces de glu sur les mains. Autour d’eux, la présence de pots vides de glu et de branches ou rameaux enduits, plantés au sol à de nombreux endroits, servant habituellement à la capture des petits oiseaux… Les agents ont également découvert que le tapis de sol du coffre du véhicule utilisé par les contrevenants était couvert de plumes et de graines de millet, particulièrement apprécié des chardonnerets.

Dans une cache dissimulée dans la végétation, les agents dénombraient 72 oiseaux parmi lesquels 63 Chardonnerets élégants, 5 Verdiers d’Europe, 3 Serins cini et 1 Pinson du Nord. Ils purent en relâcher 42 avant qu’ils ne s’asphyxient, et ont remis les autres à un centre de soins. Certains étaient malheureusement déjà morts, écrasés par les autres oiseaux dans la cage trop petite.

L’un des 3 trafiquants « récidiviste » était déjà connu des services de police et avait été condamné par le Tribunal Correctionnel d’Ajaccio, le 16/06/2015 à 4 mois de prison avec sursis et 600 € d’amende pour des faits similaires.

Le jugement du tribunal correctionnel de Tarascon, intervenu ce 15 avril 2016, est particulièrement sévère : le récidiviste est condamné à 4 mois de prison ferme. Ses 2 acolytes devront effectuer chacun 100 heures de Travail d’intérêt général dans un délai de 18 mois. Solidairement, ils devront verser à la LPO 4 700 € de dommages et intérêts.

La LPO est satisfaite de ce jugement mais très inquiète devant l’ampleur du trafic des passereaux et principalement des chardonnerets en France. Cette espèce est déjà en train de disparaitre du Maroc, d’Algérie et est en passe d’être classé espèce vulnérable en France !

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