Cristiada: le film à succès américain que vous ne verrez pas

Vous ne verrez pas en France le film américano-mexicain Cristiada sorti en 2012. C’est pourtant une production à succès aux États-Unis, au Mexique et dans les pays où la censure socialiste franc-maçonne ne s’exerce pas ou s’exerce avec moins de rigueur qu’en France. Son metteur en scène Dean Wright et des acteurs renommés, comme Andy Garcia qui joue le rôle principal, ainsi que la manière « américaine » dont il a été tourné, avec des simplifications, des libertés prises pour les besoins du film par rapport à la véritable histoire des Cristeros et des scènes de bataille très bien faites, en font un succès commercial garanti pour les salles de cinéma. Le problème, c’est que le film Cristiada raconte l’histoire vraie du Mexique des années 1920 dirigé après la révolution mexicaine par un président  et un gouvernement socialistes et franc-maçons, élus démocratiquement mais dont le laïcisme forcené a plongé le pays dans la guerre civile et a fait du Mexique un pays où les libertés religieuses étaient jusqu’à récemment encore très restreintes.

La révolte de ces Cristeros mexicains dont le cri de guerre était Viva Cristo Rey ! (« Vive Christ Roi ! ») a duré de 1926 à 1929. La constitution mexicaine issue de la révolution de 1910-17 interdisait à l’Église catholique de gérer des écoles primaires et de dispenser des cours de catéchisme. Elle délégalisait tous les ordres religieux et interdisait toute cérémonie en dehors des édifices religieux. Elle a également imposé la nationalisation de tous les biens de l’Église. En 1934, elle a encore été amendée pour imposer dans les écoles une éducation socialiste libre de toute référence à la religion. Dans les années 1920, le pays était dirigé par le président Plutarco Elías Calles, fondateur du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) qui a régné sur le pays sans interruption de 1929 à 2000. Le président Calles, socialiste et franc-maçon, était connu pour son athéisme et son anticatholicisme virulents. Après avoir remporté les élections de 1924, il a mis à exécution de manière très stricte la constitution de 1917 et notamment son point qui prévoyait la suppression de la personnalité morale de l’Église catholique mexicaine, l’interdiction aux prêtres et religieux de voter et d’exprimer des opinions critiques contre les décisions du gouvernement et des tribunaux, la réduction du nombre de prêtres par décision administrative des gouverneurs des États de la fédération mexicaine, l’expulsion de tous les prêtres étrangers et la fermeture des dernières écoles catholiques.

Après une période d’opposition démocratique et pacifique, avec notamment une pétition en faveur d’une réforme de la constitution qui a réuni deux millions de signature mais qui a été traitée par le mépris, puis le refus par les catholiques de payer leurs impôts et le boycott des produits et services gérés par l’État, et devant la violence croissante des répressions, les catholiques mexicains ont fini par prendre les armes. La révolte s’est rapidement étendue à l’ensemble du pays et le gouvernement mexicain a réagi par l’assassinat de nombreux prêtres et par des exécutions publiques d’opposants. Si un accord a été trouvé en 1929, les restrictions contre l’exercice de la religion sont restées telles que les catholiques ont à nouveau pris les armes dans les années 30 pour défendre leurs libertés fondamentales. Ces restrictions sont en grande partie restées en vigueur jusqu’à la fin du XXe siècle et aujourd’hui, alors que les libertés religieuses sont de plus en plus attaquées en Europe, il n’est pas étonnant que, comme au Mexique où le sujet de la révolte des Cristeros était passé sous silence, ce film fasse l’objet d’une censure qui ne dit pas son nom.

Alors que le gouvernement français, dans lequel les loges franc-maçonnes exercent un pouvoir parallèle qui échappe au peuple, affiche son mépris pour les valeurs traditionnelles et pour les catholiques et que le ministre de l’Éducation ne cache pas son projet de transformer la République en instrumentalisant l’école au profit d’une idéologie, alors que la Grande-Bretagne a de fait interdit à l’Église catholique de gérer des centres d’adoption et pourrait bientôt engager des répressions contre les institutions religieuses qui refuseront de célébrer les « mariages » homosexuels, alors que l’Allemagne met en prison des parents qui refusent que leurs enfants assistent à des cours d’éducation sexuelle teintés d’idéologie du genre, l’histoire de la révolte des Cristeros au Mexique nous rappelle qu’il existe aussi un intégrisme laïque, un socialisme théoriquement démocratique qui s’inspire à la fois de la Révolution française et du socialisme bolchevique et qui n’a pas renoncé à transformer la société en faisant violence à la nature humaine, une idéologie somme toute réactionnaire puisqu’elle nous est resservie de manière récurrente à différentes sauces depuis la fin du XVIIIe siècle.

La censure qui entoure ce film comme celle qui entoure d’autres films et toutes sortes d’informations boycottées par l’ensemble des médias mainstream français pose aussi la question du degré réel de démocratie en France et du caractère centralisé ou spontané du grand lavage de cerveaux national et européen. Peut-être serait-il aussi temps de s’interroger, un siècle après la séparation de l’Église et de l’État, sur la séparation de la franc-maçonnerie et de l’État. Comment se fait-il en effet que des ministres et des hauts-fonctionnaires puissent être plus ou moins secrètement membres d’organisations parallèles qui ressemblent fort à des sectes ? Qui est aujourd’hui capable de nous dire quelle est l’influence réelle des loges franc-maçonnes sur le pouvoir politique, judiciaire, médiatique et économique ? Dans le Mexique des années 1920, leur rôle liberticide et antidémocratique est aujourd’hui avéré même si le film Cristiada n’y fait pas allusion. Qu’en est-il de la France des années 2010 ?

Lire aussi :

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–       Le nouveau pouvoir des francs-maçons

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187 Comments

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  • 0 / 10
  • hermeneias , 8 mai 2013 @ 9 h 48 min

    @Marie G.

    Cela fait 2000 ans grosso modo que l’Eglise évangélise depuis St Paul , St Thomas l’Apotre , St Patrick , St Germain…dans le monde entier et à ses risques et périls , parfois aidée , pourquoi pas , par les nations et empires chrétiens . C’est depuis qqes décennies seulement que les églises , sauf les évangéliques et certains chrétiens religieux ou laics héroiques , rasent les murs face à des puissances hostiles ou indifférentes.

    Il ne faut pas prendre les choses à l’envers . Que l’Eglise soit elle même , et donc évangélise , et la réconciliation (les réconciliations ) , jamais achevée , progressera

  • Agnieszka G. , 8 mai 2013 @ 10 h 28 min

    Quels sacrilèges et blasphèmes ? Je ne connais pas trop la communauté Chemin neuf et je ne suis pas au courant.

  • Boby59 , 8 mai 2013 @ 16 h 08 min

    J’allais quitter la discussion car trop véhémente et éloignée de mes convictions mais heureux d’avoir “découvert” (avec étonnement … c’est un euphémisme !..) la sensibilité de certains abonnés au Portail …

    Je veux bien répondre à Kuusinen mais pas aux individus (type hermenias) qui font preuve d’attaque personnel , de quasi insulte et chez lesquels on devine le sentiment absolu de détenir la vérité et de classer les humains de façon manichéenne …
    Personnellement j’essaye de ne jamais m’en prendre à la personne qui exprime une idée mais à l’idée elle même, ce qui ménage les égos et les susceptibilité et ça s’appelle tout simplement le respect (ça je pense que c’est une façon d’être de Droite …).
    Pour moi la désinformation correspond simplement à la définition donnée par le dictionnaire (La désinformation est un ensemble de techniques de communication visant à donner une fausse image de la réalité, dans le but de protéger des intérêts privés et d’influencer l’opinion publique.) … et c’est bien ce que je constate quant aux propos tenus ici sur la Franc Maçonnerie où on est en plain dans les mythes et idées fausses la concernant…
    Pour moi, la franc maçonnerie est tout simplement une société attachée à des valeurs morales et spirituelles (On peut citer justement la tolérance à l’égard des croyances d’autrui !..);
    Il est possible d’en faire partie quelles que soient ses convictions ou croyances religieuses … et c’est justement ça qui est fort intéressant … on peut en effet avoir une sensibilité de droite ou être un catholique pratiquant et appartenir à une obédience classée plutôt à gauche … c’est fort riche et constructif dans les travaux de réflexion … beaucoup plus que la sclérose qui apparait quand on a les mêmes idées !..

    Quant à la question : c’est quoi être de droite ? Je suis un partisane la Droite … mais libérale (au vrai sens du terme …).
    Pour moi :
    . L’homme doit être libre, maître de son destin, autonome et responsable
    . Il croit en un lien clair de causalité entre l’acte et ses conséquences
    . Pour lui : L’économique (libérale) prime sur le social (qu’il permet de réaliser)
    . Il rejette tout keynésianisme en matière d’économie et souhaite que les interventions de l’Etat soient réduites au minimum (uniquement ses fonctions régaliennes ).
    . Ordre, stabilité,sécurité sont des conditions nécessaires à son épanouissement.
    . Il respecte et promeut des valeurs morales (pas forcément religieuses)

    Je m’arrete là …

  • isabelle , 9 mai 2013 @ 0 h 39 min

    Parce que “Case départ”, c’était un bon film peut-être ?

  • Luc Ruy , 9 mai 2013 @ 1 h 23 min

    C’est bientôt fini les ultimata ? Cessez de jouer à la victime de la censure.

  • JSG , 9 mai 2013 @ 7 h 59 min

    cher Stéphane,
    J’ai un doute concernant ” Le film n’est vraiment pas un succès commercial garanti” que vous avancez, pour une raison simple :
    Expliquez moi donc pourquoi on ne trouve pas le dvd en France ?
    En tout état de cause, si les salles ne diffusaient aucun navet ça se saurait depuis longtemps !
    Bref, qu’il y ait un peu de “vérité augmentée” dans la présentation des choses, certes, toutefois, le pays qui se targue de donner des leçons à tous les autres (au travers de ses merdias à la botte) est celui qui se comporte comme une république bananière quand ça dérange certaines de ses élites auto-proclamées !
    Donc, j’en conclus qu’il y a bien tentative d’obstruction !
    En tout état de cause, je vais le visionner et, m’étant auto-proclamé expert en visonnage de fims interdits, je vous ferai part de mon jugement.
    cordialement

  • Jean-Baptiste MONTCY , 9 mai 2013 @ 9 h 16 min

    @Boby59 : Le Magistère, la doctrine et la discipline de l’Eglise catholique (et c’est toujours valable aujourd’hui bien sûr) enseigne que : “Tout franc-maçon ou participant à la Franc-Maçonnerie de quelque façon que ce soit est EXCOMMUNIE LATAE SENTENTIAE”. “Latae sententiae”, c’est-à-dire à la minute même de l’acte, sans qu’il y ait besoin de réunir une commission ecclésiastique. C’est la même chose pour l’avortement par exemple. L’excommunication latae sententiae est la peine pénale ecclésiastique la plus lourde que prévoit l’Eglise catholique. Je vous renvoie à votre catéchisme. A vous de me dire si maintenant l’Eglise fait de la désinformation. Par ailleurs, la Fran-Maçonnerie a été très fermement condamnée en : 1) 1738, avec la bulle du pape Clément XII In eminenti apostolatus specula. 2) Benoît XIV dans l’encyclique Providas et 3) Léon XIII dans l’encyclique Humanum Genus. 4) En 1917, le code de droit canonique déclare explicitement que l’appartenance à une loge maçonnique entraîne l’excommunication automatique. 5) Le 26 novembre 1983, une déclaration de la Congrégation pour la doctrine de la foi alors dirigée par le cardinal Joseph Ratzinger (devenu donc ensuite le pape Benoît XVI) réaffirme l’interdiction faite aux catholiques de rejoindre la maçonnerie sous toutes ses formes ou tendances. 6) Le 2 mars 2007 le Vatican redit son opposition aux francs-maçons. « L’appartenance à la Franc-maçonnerie et à l’Église catholique sont incompatibles » aux yeux de l’Église, rappelle Mgr Gianfranco Girotti, régent du tribunal de la pénitencerie apostolique. Ce prélat souligne que « l’Église catholique a toujours critiqué la conception mystique propre à la franc-maçonnerie, la déclarant incompatible avec sa propre doctrine » et rappelle avec la Congrégation pour la doctrine de la foi que l’adhésion à une loge maçonnique demeure interdite par l’Église. Ceux qui y contreviennent sont en état de « péché grave » et ne peuvent pas avoir accès à l’eucharistie. Est-ce que c’est là des “mythes” (sic) ? Des “idées fausses” (sic) ? Si vous pensez que c’est le cas, alors ne dites donc pas : “Il est possible d’en faire partie quelles que soient ses convictions ou croyances religieuses … et c’est justement ça qui est fort intéressant … on peut en effet avoir une sensibilité de droite ou être un catholique pratiquant et appartenir à une obédience classée plutôt à gauche … c’est fort riche et constructif dans les travaux de réflexion … beaucoup plus que la sclérose qui apparait quand on a les mêmes idées !..” Je renvois enfin tous les lecteurs au lien que j’ai indiqué comme “site internet” : Vous y trouverez le titre d’un, parmi des centaines, des ouvrages très sérieux et très documentés, factuels, démasquant ce qu’est la Franc-Maçonnerie, derrière l’imposture de sa vitrine “humaniste”.

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