San Antonio est adapté en bande dessinée. Parmi les ennemis affrontés par le célèbre personnage: un homme ressemblant comme deux gouttes d’eau à… DSK.
Aussi loin qu’il s’en souvienne, Michaël Sanlaville a toujours lu les truculentes aventures de San Antonio. “Je lis ça depuis gamin. San Antonio, Dragon Ball… L’un à côté de l’autre dans une bibliothèque, c’était étrange”, concède ce pilier du trio de Lastman.
A 35 ans, il vient de réaliser son rêve d’enfant en adaptant en BD le héros de Frédéric Dard. Michaël Sanlaville n’a pas choisi le plus connu des livres, San-Antonio chez les gones, et a privilégié une enquête cousue de fil blanc, située à Lyon, pour échapper au poids du chef d’oeuvre et à l’opprobre des fans. (…)
Cet album est pour Michaël Sanlaville un laboratoire. Le dessinateur s’est demandé s’il était “capable de tenir les personnages, de concentrer ce récit qui part dans tous les sens en 88 planches de BD et de ne pas faire trop de concessions”. (…)
Michaël Sanlaville a donc adopté un style tout en rondeur, très influencé par les mangas et le cinéma d’animation. Contrairement aux adaptations de polars comme Nestor Burman, il n’a pas choisi le noir et blanc, mais des teintes chatoyantes pour donner vie à un Lyon intemporel.
Un choix délibéré pour coller à l’esprit de Frédéric Dard: “Il fallait trouver un dessin assez efficace. Quand on ouvre un San Antonio, tu retrouves les personnages dans des scènes complètement tordues, loufoques, rocambolesques… J’ai envie que l’on retrouve ce plaisir avec le dessin”.
Le récit n’est pas à prendre au premier degré, selon l’auteur: “Tout cet album est une blague, de l’entertainment“, assure-t-il. Précaution importante puisqu’un personnage ressemblant comme deux gouttes d’eau à DSK occupe une place importante dans l’intrigue.
Michaël Sanlaville s’en explique: “Le récit et la langue de Frédéric Dard sont riches en trognes et en gueules cassées. Ils sont décrits comme ça. Un gros personnage libidineux et adipeux, c’est DSK”. (..)
Michaël Sanlaville a fidèlement représenté DSK, mais insiste pour dire que “ce n’est pas lui”. L’album est truffé de figurants tout aussi prestigieux comme Bourvil, Alain Delon (pour San Antonio) et Philippe Bouvard. Même Gérard Depardieu et Eric Zemmour font des apparitions remarquées. Maintenant que son album est sorti, Michaël Sanlaville n’a qu’une seule envie: retrouvez rapidement ce joyeux cirque pour faire des BD San Antonio un rendez-vous annuel.
San Antonio & les gones, Michaël Sanlaville (dessin et scénario), Casterman, 16 euros.