Isis The End, jeu vidéo sur la radicalisation islamiste!

Vous souhaitez empêcher Thomas, 21 ans, de Dinan, converti à l’Islam, de basculer dans l’islamisme et de partir se battre avec Daesh ? Alors un nouveau jeu vidéo est fait pour vous. Isis the End, c’est son nom, a été lancé par un groupe de 9 étudiants en journalisme habitants à Lyon. Il s’agit d’un « serious game » qui consiste à décrypter le mécanisme de radicalisation islamiste et à faire comprendre comment cette radicalisation évolue.

Le jeu se déroule en 2022 en France. Le groupe Etat islamique est supposé être encore plus menaçant qu’aujourd’hui. Vous devrez entrer dans la peau d’un membre de l’UNIR (Unité nationale d’intervention contre la radicalisation), afin de détecter la radicalisation de quatre personnes qui ont été signalées par leur entourage à cause d’un comportement suspect.

Vous devrez empêcher Thomas (21 ans), Rachid (29 ans), Moussa (22 ans) et Marion (16 ans) de se radicaliser, respectivement à Dinan, Paris, Fréjus et Marseille. La carte d’identité de chacun d’entre eux vous sera donnée dès la première étape du jeu. Et durant l’enquête, vous pourrez déceler les signes de radicalisation avant qu’il ne soit trop tard, avant que le personnage ne commette un acte irréparable.

Nous avons testé le jeu, qui se veut pédagogique, et qui s’appuie sur des cas avérés de radicalisation, avec des jeunes convertis ou pas qui ont un jour décidé de tout plaquer pour aller combattre dans les rangs des islamistes et de Daesh. On n’échappe pas à une touche de politiquement correct – il s’agit uniquement d’éviter le passage à l’acte, mais le jeu ne s’intéresse pas aux textes ou aux fondements de l’islamisme.

Isis the End est assez ludique, mais très linéaire, malgré plusieurs possibilités qui, à chaque fois, s’offrent au joueur. L’initiative n’émane pas non plus d’Ubisoft, et ce jeu a vocation pédagogique avant tout. On se prête alors volontiers aux enquêtes. Des éléments cliquables ont été intégrés grâce aux logiciels Klynt et Photoshop, afin de rendre ce “serious game” plus « attrayant ».

Vous pouvez ainsi fouiller un compte Facebook, ou bien un coffre de voiture, mais aussi chercher des indices dans une cellule. Chaque scénario dure un peu moins de dix minutes. « Afin de permettre au joueur de mieux comprendre les phénomènes de radicalisation islamistes, nous avons incorporé plusieurs véritables témoignages, que nous avons nous-mêmes recueillis, qui donnent des pistes supplémentaires pour accomplir la mission.» explique les créateurs du jeu.

Parmi ces témoignages, on peut citer ceux de Serge Hefez, psychiatre et psychanalyste, Sandra Laffont, journaliste de l’Agence France Presse, Mourad Benchellali, ancien détenu français du camp de Guantánamo, et Véronique Roy, la mère de Quentin, décédé en Syrie.

Les étudiants expliquent par ailleurs leur démarche : « Pour nous, étudiants en Nouvelles Pratiques Journalistiques à Lyon, il était évident que notre projet devait regrouper plusieurs formats (écriture, audio et vidéo) et se distinguer par son aspect multimédias. Après de nombreux «brainstormings», les idées lancées étaient assez peu réalisables ou trop communes. L’idée de traiter du thème de l’embrigadement se faisait néanmoins chaque fois plus présente. Mais ce phénomène étant bien trop vaste, la radicalisation islamiste s’est imposée, d’autant qu’elle est au coeur de l’actualité. ».

Pour tester votre talent d’enquêteur et éviter à Thomas ou aux autres d’aller partir se battre aux côtés des coupeurs de têtes islamistes c’est ici.

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