Il est un homme qui se morfond en silence depuis l’attaque contre Charlie Hebdo. Policier, membre du service de la protection (SDLP), il aurait dû être aux côtés de son collègue, le brigadier Frank Brinsolaro, s’il ne s’était absenté pour se ravitailler dans une boulangerie du quartier. Pistolet semi-automatique Sig Sauer 9 mm contre Kalachnikov et munitions de guerre (7, 62mm), sa présence dans la pièce où se tenait la conférence de rédaction, n’aurait probablement pas changé la donne : avant de mourir son ami a juste eu le temps de sortir son arme de l’étui, mais pas de s’en servir. Rescapé par miracle et inconsolable, le fonctionnaire a mis toute son énergie pour soutenir la famille de son collègue décédé, au nom duquel une salle va être inaugurée au siège du SDLP. Un service qui doit recevoir le renfort de 50 fonctionnaires pour faire face, depuis le mois de Janvier, à un afflux de demandes de protection sans précédent. Des demandes auxquelles il a du mal à répondre, une protection vingt-quatre heures sur vingt-quatre mobilisant au moins quatre policiers.
Lu sur Marianne
