Tout petit, parait-il il gribouillait de jolies villes sur de longues bandes de draps…
David Miège vogue communément au milieu des roses, des chats et des profils féminins, laissant au passage, de sa vie rêvée, s’épanouir au fond de ses tableaux quelques fleurs, des lunes et des étoiles. De ses péripéties terrestres, tombent aussi sur ce fond quelques arêtes de poisson. Ce sont ces choses qui ont du mal à passer : bêtises, saloperies et méchancetés que le monde déverse sur ses pas comme devant les nôtres.
Dans ce monde, campé en quelques lignes, Miège navigue sous les traits de ses héros.. Ils s’étonnent, s’exclament, s’esclaffent, s’attristent, l’oeil rond ou la larme épaisse. Leurs propos soulignés parfois d’un souriant bon sens, commentent, les accidents, catastrophes, stupidités et manigances que provoquent la gent dirigeante, ses apparatchiks, ses juges et tous les malfrats, enrégimentés et adjudants de la gouvernance…
Mais notre quotidien en noir et blanc défile aussi, cahotant aux accidents, erreurs et bêtises de chaque jour. Car Miège est un sage : cette galerie c’est nous, les gens d’en bas, les cousins du brave soldat Chvéik et son indomptable placidité ironique, ni trop savants, ni trop sages, protestant parfois mais plutôt moqueurs même si dépassés, trompés, matraqués par les gens d’en haut, la caste.
Parfois, néanmoins, ses petits héros s’effacent pour nous rappeler l’amitié, la Femme, Paris, un arbre, d’innombrables chats, des livres, des fleurs, la France et que Deus caritas est.
Alors, pour votre anniversaire, David, nous vous souhaitons (et nous les gens, petits et grands, nous nous souhaitons) des dessins, encore cinquante ans de dessins, toujours des dessins!
Charles Chaleyat