Tous les lecteurs de bande-dessinée ont déjà eu affaire à des phylactères. Ils servent à attribuer des paroles à un personnage, sous forme d’un ovale ou d’un rectangle présentant une petite extension pointue. Un phylactère n’est ainsi rien d’autre que le synonyme savant pour « bulle ». Mais le phylactère ne renvoie pas seulement à ce procédé d’illustration. A l’origine, le mot dérive du latin phylacterium, signifiant « talisman », « reliquaire », « amulette ».
Il désignait ainsi des objets religieux. Dans le judaïsme, un phylactère est une petite boîte renfermant des morceaux de parchemin sur lesquels sont inscrits des versets de la Torah. Les juifs pratiquants attachent ce phylactère à leur bras gauche (symbole du cœur) et sur le front (symbole de l’esprit) pendant la prière du matin. On parle également de « téfiline ».
Une signification proche peut être trouvée en Égypte antique, où le phylactère désignait une sorte d’amulette composée de parchemins et de figurines en bois. Il comportait une dimension magique et était censé attirer les faveurs des dieux ou déesses représentés.
Ce n’est qu’à partir du Moyen Age que la signification de « phylactère » se rapproche des arts graphiques. Dans l’art chrétien médiéval, il ressemble à une petite banderole sur laquelle se déploient les paroles prononcées par un personnage. Une méthode proche de celle connue aujourd’hui en matière de BD.