C’est Omar Sy qui joue le clown Chocolat, film de Roschdy Zem, réalisateur habitué à évoquer les questions identitaires au cinéma. Ce biopi craconte la vie de Rafael Padilla, esclave né à Cuba vers 1868, ayant vécu à Bilbao, avant de devenir auguste célèbre au Cirque de Paris à partir de 1886. Son duo avec le clown blanc Foottit durera jusqu’en 1910, les propulsant jusqu’à la scène des Folies-Bergère. Il a été notamment peint par Toulouse-Lautrec en 1896 qui le montre dansant dans un cabaret de Montmartre. Rafael est mort dans l’oubli et la misère à Bordeaux en 1917. Sortie prévue début février 2016.
Un livre est sorti sur le même sujet en 2012 dont voici la quatrième de couverture: “Jeune esclave cubain vendu à un marchand portugais, valet de ferme, groom puis mineur à Bilbao, Rafael arrive à Paris en 1886 et s’impose rapidement comme artiste de cirque. Il fait rire les Français qui n’ont jamais vu de Noirs, en devenant Chocolat, “le clown nègre”, l’auguste battu par Footit, le clown blanc.
Ami de Toulouse-Lautrec, il devient l’un des personnages les plus populaires de la scène parisienne. Mais l’Affaire Dreyfus marque un coup d’arrêt dans sa carrière. Désormais, le clown nègre ne fait plus rire, et Chocolat devient encombrant. Rafael meurt en 1917, dans la misère. Enterré dans le carré des indigents, il n’aura pas sa place dans notre mémoire collective, et son rôle ne sera jamais reconnu dans l’histoire du spectacle vivant.
En retraçant l’itinéraire exceptionnel d’un artiste qui fut aussi danseur, chanteur et comédien, Gérard Noiriel s’interroge sur les raisons de son triomphe et de son déclin, sur les stéréotypes d’une époque qui vit de manière concomitante la naissance des actualités et de la publicité. Il décrit les combats d’un homme qui sut défendre sa dignité en jouant sur les préjugés de son temps et réhabilite ainsi celui qui a été jusqu’à aujourd’hui “chocolat” dans notre histoire nationale.”