Par Alain Sanders
Comme disait ma grand-mère, les chiens ne font pas des chats. Mais il peut arriver qu’ils fassent des chacals ou des hyènes. Témoin Bedos, petit vieillard cuit et recuit dans sa haine rancie de bobo-gaucho, et son rejeton, Nicolas qui, conforté par un sentiment d’impunité – genre : le Système a toujours soutenu papa, le Système va me porter en triomphe si, comme papa, je fais là où on me dit de faire – se vautre dans ses vomissures.
Mais il y a toujours une justice immanente. Je ne sais pas quelles suites judiciaires seront données à son sketch du 11 janvier dernier (ponctué par les minauderies aigrelettes du froufroutant Ruquier). Un sketch où il fait tenir à un « jeune », dont il prétend reproduire l’accent, des propos d’une violence antijuive insensée. Mais le voilà déjà, pour l’heure, poursuivi pour des chroniques datant de 2012.
Il est ainsi mis en examen pour « complicité d’injure publique raciale ». Une décision qui fait suite à la plainte du Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais et Mahorais à propos de deux chroniques publiées dans Marianne et sur le site de cet hebdomadaire (grand donneur de leçons) en décembre 2012.
En cause ? L’expression « Enculé de nègre » à la fin d’un article intitulé « Indolence insulaire » écrit au retour de vacances en Guadeloupe. Et puis, incidemment, la formule « Autochtones oisifs ».
A noter que l’expression « Enculé de nègre » pourrait aussi relever, pour le premier mot de l’expression, d’une sorte d’homophobie. Elle est, en cela – racisme plus homophobie larvée – comparable aux propos tenus (et filmés) par le député PS Razzy Hammadi : « Enculé de ta race ! » Une amabilité accompagnée de la menace caillera de « faire descendre toutes les cités de Montreuil » pour régler le compte de cet « enculé » de sa « race »… Hammadi est un proche de Bartolone qui gîte au perchoir du Palais Bourbon. Et qui a apporté son soutien à Hammadi (1). Il paraît que le député PS se serait senti menacé. Et quand il se sent menacé, c’est ça qui lui sort de la bouche, « Enculé de ta race ! » ?
Mais revenons au petit Bedos qui, comme Bedos le vieux, semble être fort avec les faibles et faible avec les forts. Aujourd’hui, peut-être parce qu’il commence à trouilloter, il se plaint, il geint, il gémit, il s’excuse, il reptationne, il ratiocine : « Ils ne comprennent pas le degré zéro du second degré. Les expressions qu’ils me reprochent sont mises dans la bouche de personnes que je critique. » Oui… et moi je suis le cousin de l’imam de L’Haÿ-les-Roses… En français, Nicou, ce qui se conçoit bien s’exprime clairement.
Après l’épisode du sketch sur France 2, sketch qu’il termine en hurlant à Dieudonné – à plusieurs reprises – qu’il lui enfonce une merguez dans le fondement, Bedos Junior semble avoir compris qu’il est allé plus loin que ce que lui permet son maigre bréchet. Du coup, il dit avoir reçu des menaces de mort et réclame d’être protégé. Il pensait que son conformisme consistant à piétiner quelqu’un déjà à terre lui vaudrait des applaudissements. Il s’aperçoit, pauvre Merguez de Sévigné, qu’il s’est embarqué dans une sale aventure.
Bedos, père et fils. Une petite entreprise installée jusque-là dans le confort politico-médiatique. Sauf que, comme le chantait Bob Dylan naguère, les temps changent. Ceux qui s’écrasaient hier devant les saloperies du père à leur égard ont eu des enfants eux aussi. Qui, eux, ne s’écrasent pas devant les saloperies du fils à papa.
(1) Pour Bartolone, les « salopards » ce sont ceux qui ont révélé les mœurs de son Hammadi…