Pour enterrer un problème, les radicaux avaient l’habitude de créer une commission.
Dans le cas de M. Macron, ce sera donc une « consultation nationale » : la contestation sociale et identitaire met le pays au bord de l’explosion, mais celui qui joue au chef de l’État imagine de nous faire perdre trois mois en parlotes.
C’est d’autant plus mal venu qu’il nous a montré encore récemment ce qu’il faisait de ce genre de consultations. Tout récemment, les états généraux de la bioéthique ont réuni près de 200 000 participants (malgré des questions particulièrement « dissuasives » !). Eh bien, manifestement sur ordre du gouvernement, le comité consultatif national d’éthique s’est assis sur l’avis de la majorité.
On a bien compris que la seule revendication commune à l’ensemble des gilets jaunes (par ailleurs, très largement soutenue par la population, comme en témoignent tous les sondages sur le sujet), le référendum d’initiative populaire, n’a donc aucune chance de voir le jour avec cette majorité.
Il est d’ailleurs piquant d’entendre tous les caciques de la caste politico-médiatique nous expliquer que, si cette mesure « funeste » était adoptée, la peine de mort serait rétablie, la loi Taubira abrogée, ou l’immigration stoppée.
N’est-ce pas avouer que toutes ces mesures, prétendues démocratiques, ont en fait été votées contre le peuple ?
Mais, après tout, on peut bien imaginer que la pression ne retombe pas (en particulier, la première feuille de paie avec le prélèvement à la source, dans un mois, va rejeter des milliers de personnes dans la rue) et que la mesure soit, finalement, offerte en signe d’apaisement.
Dans ce cas, soyons sûrs qu’elle sera « encadrée » : en particulier, on demandera au Conseil constitutionnel, temple du politiquement correct et de la nouvelle vision de la démocratie (qui n’a plus rien à voir avec le peuple et tout avec les « valeurs » de l’oligarchie), si tel sujet peut faire l’objet d’un référendum.
En attendant, les amateurs de billevesées pseudo-démocratiques ont de quoi s’amuser.
La « grande consultation nationale » est placée sous l’égide de la commission nationale du débat public. C’est cette commission qui a été mise à contribution à chaque fois qu’il a été question d’enlaidir un peu plus le paysage, avec l’un de ces ronds-points coûteux et inutiles (jusqu’à ce que les gilets jaunes en fassent le lieu de la reprise du pouvoir) ou une éolienne.
C’est aussi cette commission qui a doctement expliqué, tout récemment, que, désormais, il n’y aurait plus de débat public pour l’installation d’une éolienne.
Évidemment, tous les riverains étaient opposés à cette détérioration de leur environnement pour la simple bonne conscience des bobos. Plutôt que d’écouter les intéressés, supprimons le débat, c’est plus simple !
À cette occasion, resurgit Chantal Jouanno, éphémère ministre sarkozyste. Je me souvenais qu’avant d’être l’un des principaux chantres du politiquement correct boboïsé au sein de la « droite », elle avait été sportive de haut niveau. Un coup d’œil à sa fiche Wikipedia m’a permis de voir que sa spécialité était le « karaté de posture ». Nul doute qu’elle montre désormais ses talents dans la démocratie de posture !