Tous les moyens sont bons pour discréditer les Gilets jaunes. Et je ne serais pas étonné si, un de ces quatre, on nous disait qu’ils sont porteurs de la peste noire… Parmi les tirs de barrage déclenchés contre eux par une presse macronisée jusqu’à l’os, la dénonciation de l’éradication de radars et d’horodateurs. Des destructions pourtant commencées dès la mise en place de l’imbécile limitation à 80 km/h et, sans doute, un brin systématisées par nos amis d’amarile vêtus…
Plus de la moitié – certains disent près des trois-quarts – des radars auraient été l’objet de la colère populaire. Voire la quasi-totalité dans certains départements comme les Côtes-d’Armor, le Gers, le Puy-de-Dôme, le Cantal, les Alpes de Haute-Provence, etc. La contagion est telle qu’une préfecture du centre de la France a choisi le silence : « Plus de la moitié de nos radars ont été dégradés, mais nous avons reçu consigne de ne plus communiquer sur le sujet pour ne pas envenimer les choses et provoquer encore plus de dégradations. »
Délégué interministériel à la Sécurité routière, Emmanuel Barbe nous en a fait des caisses sur le coût des réparations qui suivront, genre « C’est vous qui allez payer avec vos impôts », ce qui n’est pas faux. Et il précise : « A cela s’ajoute le préjudice lié à l’absence de recettes car, les radars ne flashant plus, les personnes en infraction ne reçoivent pas d’amendes. » Autant le coup de « c’est vos impôts, etc. » peut prendre, à la rigueur, autant le fait de nous dire qu’on va échapper aux PV du racket d’Etat ne va chagriner personne…
Ce n’est pas bien de vandaliser les radars ? Sans doute. Mais nombre d’entre eux ont simplement été emmaillotés dans des bâches noires. Ce qui, même en employant d’onéreux employés municipaux pour ce faire, ne devrait pas coûter cher pour les rendre à leur fonction détestable… Réparer les autres en revanche… Eh bien, c’est tout bête : il n’y a qu’à ne pas les réparer !
On nous dit que les radars ne relèvent pas du racket fiscal, qu’ils ne sont là que pour sanctionner les mauvais conducteurs et faire reculer la mortalité sur les routes. Vraiment ? En novembre, alors que des centaines de radars avaient déjà été neutralisés, le nombre des morts sur les routes a reculé de 1,8% ainsi que le nombre des blessés qui a reculé de 4,2%.
On peut se demander si les radars servent à quelque chose. Et même s’ils n’ont pas une fonction traumatisante sur notre conduite, obligés que nous sommes à surveiller la route, les panneaux indicateurs, les limitations de vitesse (souvent erratiques, voire abracadabrantesques). Libérés des radars ces jours-ci, nous retrouvons le simple plaisir de conduire sans carcan et Big Brother en chouf…
Dans la foulée, quelques petits malins s’en sont pris aux parcmètres : 40 des 64 horodateurs de Tarbes hors service, 32 des 37 de Sarlat, mais aussi ceux de Manosque, Bourg-en-Bresse, Dijon, Orthez, Villeneuve-sur-Lot, Dieppe, Dreux, Epinal, Colmar, Dinan, Cherbourg, etc.
Dans l’Eure, où le mouvement de révolte tient de la chouannerie, un Gilet jaune m’a dit : « Ils ont voulu réinventer les octrois. Ils feraient bien de relire l’histoire sur le sujet… »