L’Arabie saoudite (présidente du groupe nommant les experts du Conseil des Droits de l’Homme et grande amie de Hollande… NDLR) n’aura pas tardé pour pratiquer ses premières exécutions de l’année. Le royaume a tué quarante-sept personnes condamnées pour « terrorisme », dont le dignitaire chiite Nimr Baqer Al-Nimr, figure de la contestation contre le régime. C’est ce qu’a annoncé, samedi 2 janvier, le ministère de l’intérieur.
Virulent critique de la dynastie sunnite des Saoud, le cheikh chiite Nimr Baqer Al-Nimr a été le fer de lance d’un mouvement de protestation qui avait éclaté en 2011 dans l’est du pays. C’est dans cette région que vit l’essentiel de la minorité chiite, qui dénonce sa marginalisation par les autorités. Nimr Baqer Al-Nimr avait été condamné à mort en octobre 2014 pour sédition, désobéissance au souverain et port d’armes par un tribunal de Riyad. L’Iran avait prévenu que l’exécution de l’imam Nimr « coûterait cher à l’Arabie saoudite ».
Son neveu Ali Al-Nimr, 20 ans, condamné à la peine de mort en mai 2014 pour avoir participé à des manifestations dans l’est du pays, ne figure pas parmi les personnes exécutées
Parmi celles-ci figurent par contre des sunnites condamnés pour leur implication dans des attentats revendiqués par Al-Qaida entre 2003 et 2006. Plusieurs milliers de personnes sont actuellement emprisonnées en Arabie saoudite pour leur participation présumée à cette série d’attaques, qui ont tué des centaines de personnes.
Le communiqué du ministère de l’intérieur diffusé samedi débute par des versets du Coran censés justifier le recours à ces exécutions, et la télévision saoudienne a rediffusé des images des attentats.
L’an dernier, l’Arabie saoudite a exécuté au moins cent cinquante-trois personnes – la plupart par décapitation –, le chiffre le plus élevé en près de deux décennies, selon plusieurs organisations de défense des droits de l’homme. En 2014, quatre-vingt-dix personnes avaient été exécutées.