Le musée des merveilles (Bande-anonnce)

Le Musée des Merveilles ressemble a priori, par son scénario, à un film pour enfants typique, à destination avant tout du jeune public. Il montre en parallèle deux histoires, l’errance dans New-York de deux enfants à deux époques différentes. Dans les années 1920, une fille de 12 ans cherche sa mère, actrice, qu’elle ne voit jamais, depuis le divorce de ses parents. Elle n’est pas heureuse avec un père dur, dénié d’affection. Elle cherche aussi son frère, conservateur au Muséum d’Histoire Naturelle de la ville. Dans les années 1970, un garçon de l’Amérique rurale profonde erre lui aussi dans la métropole de la côte orientale, après un long voyage en bus, ces fameuses lignes de bus continentales qui sont un symbole des États-Unis. Il s’y montre beaucoup plus perdu que la fille. Suite à la mort accidentelle de sa mère, il est lui à la recherche de son père inconnu ; il possède un indice, le situant à un moment ou un autre de sa vie à New-York. L’orphelin s’est enfui de la demeure de sa tante maternelle, pourtant aimante et accueillante, tenant absolument à retrouver son géniteur. La fille comme le garçon ont la particularité d’être sourds, elle à la naissance, lui suite à un accident très récent. Il éprouve donc des difficultés particulières à gérer son handicap neuf, ne maîtrisant pas encore la langue des gestes. Le film s’attache à cet ultime temps de l’enfance, les douze ans, juste avant le basculement brusque dans l’adolescence, que rien n’annonce chez les deux personnages. Cet âge est bien saisi, avec le mélange de raisonnements qui se tiennent plus ou moins et d’enfantillages persistants.
 

Le Musée des Merveilles, pour cinéphiles et grands enfants patients

 
Le Musée des Merveilles s’adresse-t-il pourtant vraiment aux enfants ? Le développement de l’action est assez lent, voire contemplatif, avec la recherche d’une vraie beauté formelle, ce qui est le contraire de la démarche habituelle des films pour enfants. La fugue de la fille est filmée en noir et blanc, et propose un véritable hommage au cinéma muet de ce temps-là. Le film intéressera paradoxalement les adultes cinéphiles, et aussi les grands enfants sages, patients, et intéressés par une belle histoire. Le Musée des Merveilles renvoie dans son titre à la fascination que les célèbres dioramas – scènes naturalistes ou humaines reconstituées – du Muséum d’Histoire Naturelle de New-York peut exercer sur les enfants, les inviter au rêve. Nous ne livrerons surtout pas les clefs de l’intrigue, mais le film s’avère bien construit. Malgré une approche volontairement un peu déconcertante au début, bâtie autour d’un parallèle éloigné dans le temps, son architecture s’avère rigoureuse et cohérente.

Lu sur RITV
 

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