Suivant les exemples de la Suisse, des Pays-Bays ou encore de l’Allemagne qui, dans l’actuel contexte de crise monétaire, réclament le retour sur leur sol de leurs réserves d’or, la présidente du FN a écrit le 24 novembre dernier à Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, pour lui demander de procéder à un audit de nos stocks d’or et, « en fonction de la situation », d’organiser au plus vite le rapatriement de la totalité de ceux-ci sur le sol français.
Solvabilité française
Rappelant que, « dans le cadre du modèle économique (…) ultralibéral adopté par la France sous la pression de Bruxelles, aucun des fondamentaux économiques ne peut s’améliorer durablement » et que « dans la guerre froide monétaire qui se joue entre les pays occidentaux et les pays des BRICS, l’or reprend progressivement un rôle important », Marine Le Pen souligne en effet qu’« il est de la plus haute importance pour la solvabilité future de notre nation d’engager, d’ici à mi-2015, une procédure d’audit détaillé dont les résultats feront l’objet d’un rapport ». Un audit qui devra contenir « un inventaire complet des quantités d’or physique affichées actuellement à 2 435 tonnes » et « indiquer le pays dans lequel les réserves d’or sont stockées », ainsi qu’« un recensement de tout contrat d’engagement financier officiel ou secret vis-à-vis de banques et sociétés privées, ou de prêt bilatéral entre la France et des institutions nationales ou internationales, ayant gagé l’or de la France afin de garantir le sauvetage de l’euro ».
Après quoi, écrit-elle au gouverneur, « je vous exhorte à procéder (…) au rapatriement urgent sur le sol français de la totalité de nos réserves d’or se trouvant à l’étranger », à « l’interruption immédiate de tout programme de cession d’or », à « une réallocation progressive d’une partie significative des réserves de devises au bilan de la Banque de France par l’achat d’or, lors de chaque baisse significative du cours de l’once », à « la suspension de tout contrat d’engagement financier ou de prêt qui gagerait nos réserves d’or » et, enfin, « au bilan patrimonial et financier des opérations de cession d’or de 2004 ordonnées par N. Sarkozy ».
Atteinte au patrimoine national
C’est que, rappelle la présidente du FN, la Banque de France « a procédé, dans le cadre de l’accord CBGA 2, à des ventes d’or décidées en 2004 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Economie et des Finances du gouvernement Raffarin. L’objectif officiel affiché était de gérer plus activement les réserves de change de l’Etat afin de générer 100 millions d’euros de recettes fiscales supplémentaires dès 2005 ». Sarkozy « déclarait aussi que cette vente d’or serait utilisée “soit pour financer des investissements qui préparent l’avenir, soit pour réduire la dette, mais en aucun cas pour financer les dépenses de fonctionnement” ». Or, souligne-t-elle, « sur la période 2004-2012, environ 614,6 tonnes d’or auraient été vendues par la France, alors que dans le même temps les autres banques centrales de l’Eurosystème dont la BCE se sont engagées à limiter leurs ventes d’or ». Une opération qui, selon un rapport de la Cour des Comptes de 2012, « s’avère extrêmement coûteuse pour la puissance publique et constitue une atteinte grave au patrimoine national, effectuée sans aucune consultation démocratique ».
Lu dans Présent