Si une petite majorité des Français considèrent toujours les impôts comme un acte citoyen, une partie significative de la population les voient comme un vol, selon une étude Opinion Way.
C’est une confirmation supplémentaire de la réalité du «haut-le-cœur fiscal», constaté récemment par Manuel Valls, après des années de hausses d’impôts massives. Certes, le consentement à l’impôt existe encore. Mais seule une petite majorité de Français (56%), considèrent que c’est un devoir de citoyen, qui garantit la cohésion de la société, selon un sondage OpinionWay pour la plate-forme de financement participatif Finsquare. Cette conception est surtout défendue par les plus de 55 ans et les personnes les plus aisées.
Dans le même temps, et c’est inquiétant, ce consentement vole en éclats dans une partie significative de la population. Plus d’un tiers (37%) des Français considèrent tout simplement l’impôt comme une extorsion de fonds. Rien de moins. Ce point de vue extrême est même majoritaire chez ceux qui gagnent moins de 1000 euros par mois, ceux qui ne paient pas l’impôt sur le revenu, et ceux qui se déclarent proches du Front national (61%). Enfin, seules 6% des personnes voient dans l’acquittement de l’impôt un geste de solidarité, alors que le système français (fiscalité et prestations sociales) est pourtant très redistributif.
Autre alerte, au-delà de ces catégories de contestataires, la défiance est globalement très élevée à l’égard des pouvoirs publics. Ainsi, face à un système qu’ils jugent opaque, 73% des Français préféreraient choisir eux-mêmes comment sont affectées les recettes fiscales. Et pour cause, une écrasante majorité (84%) estime que les gouvernements gaspillent l’argent des impôts. Plus d’une personne sur deux considèrent d’ailleurs qu’ils servent à alimenter le train de vie des élus. Et seule une minorité pense qu’ils permettent d’aider les plus fragiles (39%) ou les entreprises (30%).
Cela ne veut pas dire pour autant que les Français veulent se replier sur eux. Simplement, ils préféreraient faire preuve de solidarité en investissant dans des projets qui leur tiennent à cœur. C’est ainsi que 56% se déclarent prêts à aider financièrement des entreprises qui se trouvent près de chez eux, en prenant des parts dans leur capital ou en leur prêtant de l’argent.