On le sait, Minute a été poursuivi par des associations dites antiracistes, suite à sa page une sur Christiane Taubira, qui, pourtant, comme disait ma grand-mère, « ne casse pas quatre pattes à un canard ».
Le directeur de l’hebdomadaire, Jean-Marie Molitor, outre de très fortes demandes de dommages et intérêts de la part des racketteurs, a vu le procureur Aurore Chauvelot requérir contre sa page de couverture 10.000 euros d’amende et 3 mois de prison avec sursis.
L’infortuné Molitor s’est vu rajouter par notre procureur préférée 5.000 euros d’amende et 1 mois de prison avec sursis supplémentaire pour avoir publié le dessin de David Miège, 15 jours plus tôt.
Ce même dessinateur s’est vu lui demander la somme de 2000 euros d’amende, dont la moitié avec sursis, par Chauvelot.
Le verdict sera rendu le 30 octobre.
Dans le même temps, le même procureur Chauvelot avait demandé, et obtenu, l’acquittement pour Nicolas Bedos, suite à ses propos sur Marine Le Pen, qualifiée de « salope fascisante ». Il paraissait, selon les critères de la représentante de Christiane Taubira, qu’il exerçait son droit à l’humour.
Charb, dessinateur de Charlie Hebdo, n’a eu droit, lui, à aucune plainte, ni des associations antiracistes, ni de la part du Parquet, pour avoir produit, dans son hebdomadaire, un dessin très proche de celui de Miège.
Et dans le même temps, Plantu vient d’être acquitté, suite à une plainte de l’Agrif, qui n’avait pas apprécié ce dessin. Imaginons que Riposte Laïque ou Miège ait dessiné Mahomet à la place du pape… Bien évidemment, ils auraient été traînés immédiatement au tribunal, et lourdement condamnés, puisqu’on ne peut même plus dire, selon les juges de Belfort, que « l’islam est une saloperie ».
Nous sommes donc en plein dans la justice Mur des Cons, brocardée par Pierre Cassen et Ri7 dans leur bande dessinée « Le Guignol de l’Elysée ».
Nous ne partageons pas pour autant l’attitude de l’Agrif, qui, en déposant plainte contre ce genre de dessin, légitime les plaintes musulmanes dès qu’on dessine le prophète (ce qui est déjà interdit par l’islam) sous un mauvais angle.
Mais la justice doit être la même pour tous. Et la défense de la liberté d’expression ne doit souffrir aucune limite, et encore moins aucun favoritisme. Comment Bedos, Charb ou Cabu peuvent-ils se regarder dans une glace, quand ces prétendus esprits libres sont aussi ouvertement chouchoutés par le système et ses juges, et que celui s’acharne sur ceux qui ne pensent pas bien ? Ce deux poids deux mesures ne leur pose-t-il aucun problème de conscience ? Comment peuvent-ils se regarder dans une glace quand ils savent, au fond d’eux-mêmes, que, par leur silence, ils se comportent comme des salauds complices d’un véritable totalitarisme de la pensée, qu’ils prétendent combattre, quand on les regarde ou qu’on les écoute ?
Nous nous rappelons pourtant du procès de Charlie Hebdo par l’UOIF et le recteur dit modéré Boubakeur, en 2007. La France entière était derrière l’hebdomadaire satyrique, car même ceux qui ne portaient pas dans leur cœur l’équipe Val-Plantu-Fourest-Charb, à l’époque, avait compris qu’il s’agissait de préserver la liberté d’expression de la presse satirique, et de ne pas réintroduire le délit de blasphème en France. Même Nicolas Sarkozy avait eu cette belle phrase : « Plutôt un excès de caricature que pas de caricature du tout ».
S’il avait eu le moindre panache, le moindre amour-propre, la moindre conviction, Charb, et d’abord lui, auteur du même dessin que Miège, aurait dû être devant la 17e Chambre, et prendre la défense de l’hebdomadaire et de son humoriste. Il aurait pu, histoire de préserver sa réputation et sa carrière, nous faire le coup du discours attribué à Voltaire, et expliquer que bien sûr, il n’était pas d’accord avec la ligne politique de l’hebdomadaire et ses dessins. Cela aurait eu de l’allure, et disons-le, une certaine classe.
S’il avait eu le moindre panache, Plantu, qui nous fait souvent le coup du défenseur des caricaturistes persécutés dans le monde (noble cause) aurait réagi face aux procès en sorcellerie de Minute et de Miège, et n’aurait pas accepté que dans son pays se déroule ce qu’il condamne partout dans le monde. Cela n’aurait pas manqué de courage.
S’il avait eu le moindre panache, Fils à Papa Bedos se serait précipité sur les micros, et aurait dit que si lui avait été acquitté pour son droit à l’humour, sur demande du procureur Chauvelot, il ne voyait pas pourquoi le directeur de Minute et son dessinateur (qu’il aurait pu qualifier de salauds fascisants…) se voyaient, eux, interdits de droit à l’humour par les mêmes tribunaux. Cela n’aurait pas manqué d’élégance.
Mais attendre de la classe, du courage et de l’élégance de la part du trio Charb-Plantu-Bedos, n’est-ce pas attendre de la justice Taubira-Mur des Cons qu’elle soit rendue au nom du peuple français ?
Le trio n’a rien fait, comme d’ailleurs l’ensemble de la corporation. Peut-être même Charb-Plantu-Bedos se sont-ils bien torchés la gueule, dans les dîners en ville, à la santé de la condamnation future des « fachos de Minute ». Ils nous ont ainsi confirmé qu’ils n’étaient que des toutes petites personnes, minables et serviles laquais d’un système qui tolère les gentils bouffons, mais surtout pas les vrais mal-pensants subversifs.