Le tatouage, un art dangereux en plus d’être douloureux ? Une nouvelle étude rapporte que de minuscules particules de métal provenant de l’aiguille à tatouer pénètrent dans la peau. Avec des conséquences.
Tatouage : une trace indélébile…
L’étude en question est parue mardi 27 août dans la revue spécialisée Particle and Fiber Toxicology et a été réalisée par une équipe comprenant des scientifiques du Synchrotron européen de Grenoble (ESRF) ainsi que de plusieurs instituts et universités allemands. Les travaux ont été dirigés par des chercheurs de l’Institut fédéral allemand d’évaluation des risques.
À l’heure actuelle, environ 12 % des Européens et 10 % des Français seraient tatoués. Et ces derniers mettent leur santé en danger. Outre les nombreux composants cancérigènes contenus dans les encres de tatouage (évoqués dans une étude de 2018), ce sont cette fois les aiguilles qui attirent l’attention. Lors de la réalisation du tatouage, celles-ci occasionneraient le transfert de particules de métal vers le corps. Avec de possibles allergies à la clef.
Les chercheurs indiquent ainsi : « Nous rapportons le dépôt de particules d’usure des aiguilles à tatouer de taille nanométrique et micrométrique dans la peau humaine qui se déplacent vers les ganglions lymphatiques ». À savoir que les aiguilles de tatouage contiennent en moyenne de 6 à 8 % de nickel et 15 à 20 % de chrome.
Seulement les encres de couleur
Quant aux conséquences de ce transfert de particules sur une longue période, l’auteur principale du document Ines Schreiver avertit : « Ce sont des effets à long terme qui ne peuvent être évalués que par des études épidémiologiques qui surveillent la santé de milliers de personnes sur des décennies ». De nouvelles (mauvaises) surprises ne sont donc pas à exclure.
Les particules métalliques que l’on trouve dans les ganglions lymphatiques vont de 50 nanomètres de long – aussi petites qu’une molécule d’ADN – à deux micromètres de long – environ la taille d’une cellule bactérienne.
Toutefois, ces particules ne concerneraient pas tous les tatouages : les scientifiques ont découvert que lorsque l’encre de tatouage contient du dioxyde de titane (très abrasif) – un pigment blanc souvent mélangé à des couleurs vives comme le bleu, le vert et le rouge – l’aiguille peut s’éroder. Mais cela ne se produit pas lorsque les artistes utilisent de l’encre au noir de carbone, qui est plus douce.
Outre la propreté du salon, la stérilisation de l’équipement et les pigments, l’usure de l’aiguille sera dorénavant un critère à prendre en compte pour le futur tatoué. De quoi calmer les ardeurs artistiques de certains passionnés ?
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