La chancelière allemande chrétienne-démocrate Angela Merkel, quasi assurée malgré une chute de popularité de rester aux commandes du pays à l’issue des élections législatives du dimanche 24 septembre 2017, est en tournée électorale. Elle tient, au fil des jours, des meetings à différents endroits. Cette promenade ne se déroule cependant pas sous les meilleurs auspices. En effet, des opposants à la politique de la chancelière la huent et la sifflent, tout en tenant en main des panneaux portant des slogans contestant sa politique.

Que ce soit à Bitterfeld-Wolfen, à Brandenbourg-sur-la-Havel, à Ludwigshafen ou à Erlangen, les opposants sont au rendez-vous et se font entendre.

Ce mercredi 30 août, Angela Merkel débarquait, en fin de journée, à Ludwigshafen, la deuxième ville la plus peuplée de la Rhénanie-Palatinat. Au sein de cette cité de 160.000 habitants se trouve le siège originel et principal du géant de la chimie BASF. Pourtant, le centre-ville a fortement changé au cours des dernières années. Les commerces de pitas turcs, les magasins de produits à bon marché, les agences de paris sportifs et les bars à chicha y sont de plus en plus nombreux. Dans le centre piétonnier de la cité, le peuple allemand originel est devenu minoritaire.

Le rassemblement électoral organisé par le parti d’Angela Merkel, la CDU, avait pour objet de permettre à la chef du gouvernement de tenir un discours durant trente minutes. À 17 h pile, celle-ci est apparue devant le public, sous haute protection policière. Immédiatement, les sifflements ont retenti et se sont prolongés durant une grande partie du discours. La chancelière a été copieusement huée.

Les spectateurs étaient composés, pour un quart, de membres du parti, protégés par la police et des barrières. Derrière ceux-ci figuraient les autres personnes appartenant au public. Un quart étant venu pour écouter l’exposé, un autre quart étant composé de musulmans, certains d’entre eux applaudissant frénétiquement des paroles du discours et, le quart restant, d’opposants pour la plupart proches du parti patriotique Alternative pour l’Allemagne (AfD).

Les phrases creuses de la chancelière, telles que « Pour un pays au sein duquel nous vivons bien et volontiers » et « La CDU veut expulser immédiatement les criminels étrangers », n’ont pas pu, malgré l’installation audio mise en place par le parti, être plus audibles que les huées et sifflets des opposants.

Les applaudissements des membres de la CDU ou des musulmans, parmi lesquels figuraient des femmes en tchador ou portant des voiles, n’ont pas pu non plus couvrir, par leurs applaudissements, les sifflets et les huées visant la politique d’asile pratiquée par la chancelière.

Celle-ci a ensuite quitté les lieux par un passage situé derrière la scène, sans se mêler au public. Seule la présidente de la CDU de Rhénanie-Palatinat, Julia Klöckner, a osé sortir de la zone protégée derrière les barrières afin de se mêler aux électeurs.

 

Lionel Baland- Boulevard Voltaire