Le maire de Carpentras, Francis Adolphe, vient d’être condamné pour violences sur son ex-compagne. Bien que le verdict soit suspensif puisqu’il a fait valoir ses droits auprès de la Cour de cassation, il a été reconnu coupable. Marie Thomas de Maleville estime qu’il a bafoué la confiance de ses électeurs et devrait donc démissionner.
Alors que cette affaire judiciaire traîne depuis plusieurs années, elle s’interroge aussi sur le report, au lendemain de la présidentielle, du jugement d’un des premiers soutiens d’Emmanuel Macron.
Vous êtes conseillère municipale de Carpentras et conseillère départementale du Vaucluse. Le maire de Carpentras, Francis Adolphe, a eu des petits ennuis avec la Justice.
C’est bien cela ?
Oui exactement.
Francis Adolphe, maire de Carpentras, a été condamné pour violence sur son ex-compagne.
Cette condamnation est de 8 mois avec sursis, 5000 euros d’amende et la suppression de ses droits civiques, civils et familiaux pendant 5 ans.
A présent, il a fait valoir ses droits auprès de la Cour de cassation.
Pour le moment, ce verdict est suspensif.
Quoi qu’il en soit, il a été reconnu coupable.
Vous êtes membre du principal groupe d’opposition à la mairie de Carpentras.
Quelle conséquence tirez-vous de cette condamnation ?
D’abord, je trouve que dans l’air du temps où nous sommes, dans la moralisation de la vie publique, voir le premier magistrat de sa ville condamné est quelque chose qui est quand même extrêmement inquiétant.
On veut aujourd’hui que les ministres démissionnent dès une mise en examen.
Est-ce que le premier magistrat, cet homme qui marie les administrés, qui prend en compte les administrés, qui est censé faire évoluer la ville pour le bien-être de ses concitoyens, est-ce que cet homme ne devrait pas déjà démissionner à la suite de ce jugement ?
Vous en appelez à la démission de Francis Adolphe ?
En clair, j’en appelle à la démission de Francis Adolphe.
J’en appelle aussi à ce que chaque femme de son conseil municipal en appelle aussi à cela.
C’est choquant pour une femme de voir que son maire est capable de violences conjugales.
Que ce soit un maire ou quelqu’un d’autre, c’est pareil. Mais là en l’occurrence il s’agit du maire, c’est-à-dire quelqu’un pour qui on a donné notre confiance, où en tout cas en qui certains électeurs ont donné leur confiance.
On voit que cet homme bafoue déjà une confiance par sa vie familiale.
Oui, aujourd’hui, il devrait démissionner.
L’affaire judiciaire traine depuis quelques années maintenant.
Comment le ressentez-vous avec les administrés de Carpentras ?
Comment les Carpentrassiens et les Carpentrassiennes réagissent-ils devant ce scénario ? Viennent-ils vous voir ? Qu’entendez-vous dans les rues à ce sujet ?
Les personnes posent la question de savoir pourquoi c’est aussi long.
Il faut savoir que cet homme a été aussi un des premiers soutiens d’Emmanuel Macron lors de la Présidentielle.
Il a d’ailleurs été lui aussi un inconditionnel de Jean Viard et de Brune Poirson qui est aujourd’hui Secrétaire d’État.
Y a-il une corrélation ?
Le procès a été reporté lors des Présidentielles pour être finalement reporté le lendemain des Présidentielles. C’est un signe.
Je pense que les gens se sont vraiment désintéressés de cet événement qui est quand même grave.
Je pense qu’il faut les resensibiliser en leur disant que leur maire n’est pas forcément quelqu’un de bien.
Dans un contexte de la moralisation de la vie politique, cela vous paraît délirant que Francis Adolphe puisse continuer son mandat de maire malgré la décision de justice.
C’est bien cela ?
C’est effectivement complètement délirant.
Si on veut vraiment faire une moralisation de la vie politique, la première chose est de respecter ses administrés, ses concitoyens et de démissionner.
On sait déjà qu’il est condamné et qu’il est coupable.
Seule pourra changer la teneur de ce jugement. L’enjeu réside simplement dans le fait de savoir combien de temps il prendra réellement et si la suspension de ses droits sera maintenue.
Il a aujourd’hui un acte attestant qu’il a une suspension de ses droits civiques, civils et familiaux.
Cela n’est pas rien en soi.
Buolevard Voltaire