Le ministère du Grand N’importe Quoi!

C’est pour cela qu’on y nomme n’importe qui! (NDLR) La nouvelle loi patrimoine vient d’être adoptée. (…) Mais à quoi sert de faire des lois si celles-ci sont suffisamment souples pour ne pas s’appliquer dès lors que des enjeux de pouvoir sont en cause ? Car on le constate de plus en plus, la loi n’est valable que pour les particuliers, lorsque l’ABF fait bien son travail et qu’il ne s’agit que de changer une fenêtre ou de modifier la couleur d’un crépi. Les petites atteintes au patrimoine sont souvent réprimées, les grosses ne le sont jamais ou presque dès qu’un ministre, un élu, un président d’établissement public ou un industriel influent sont à l’origine des travaux. Il n’y a plus alors de monument historique, plus d’abords, plus de secteur sauvegardé, plus de site classé. Le ministère de la Culture accepte tout ou presque car le mot d’ordre est général : surtout pas de vagues ! Les exemples sont innombrables.(…)

 À Paris, là encore, le ministère de la Culture ne s’oppose à aucun projet destructeur d’Anne Hidalgo. Les occupations temporaires de l’espace public ne sont pas davantage empêchées : l’Euro justifie tous les débordements publicitaires illégaux, et Marcel Campion dont la grande roue n’a pas reçu l’autorisation pour prolonger son séjour sur la place de la Concorde n’est pas inquiété.

Sur ce dernier point, nous avons interrogé la DRAC Île-de-France, dont voici la réponse : « le préfet a menacé de poursuites. M. Campion nous a ensuite adressé une demande d’autorisation, une instruction est donc en cours. Cela change un peu l’axe pour faire pression via le droit pénal : il n’est qu’en défaut d’autorisation valable, le dépôt d’une demande de régularisation affaiblit le caractère intentionnel nécessaire à la qualification pénale (et réduirait drastiquement les chances qu’une poursuite soit engagée par la justice). » Nul doute que les menaces de poursuite du préfet font très peur à Marcel Campion.

Mais on admirera la rhétorique : Marcel Campion, à qui on a demandé de partir en février, veut rester jusqu’en juillet (une autorisation accordée par la Ville de Paris, ce qui n’étonnera personne). Il ne veut pas partir alors il demande une demande de régularisation ce qui « affaiblit le caractère intentionnel » de la faute (le pauvre, il ne savait pas qu’il n’avait pas le droit). Et la DRAC nous fait ainsi comprendre que l’autorisation qu’il n’avait pas eue, il va l’obtenir puisqu’il refuse de partir et qu’il a demandé une « régularisation ». Tout va très bien dans le meilleur des mondes, et demain si le forain refuse de quitter la place et veut s’installer en permanence, nul doute que le ministère de la Culture va « régulariser » sa situation ! Les protections ne servent à rien puisque le ministère de la Culture peut autoriser tout, et de préférence n’importe quoi !

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