Presstalis veut-il la mort de Présent ?
Ces dernières semaines, deux hebdomadaires, Ebdo et Vraiment, qui avaient été lancés l’un et l’autre à coups de millions d’euros, ont interrompu leur publication deux mois seulement après leur lancement. Il est devenu financièrement impossible de lancer un nouveau journal, qu’il soit d’ailleurs de droite, du centre ou apolitique. Et a fortiori un quotidien. La plupart des quotidiens sont en difficulté financière, y compris les quotidiens de province, malgré leurs réseaux, malgré leur tirage, malgré le rôle de service de proximité qu’ils jouent encore.
Raison de plus pour soutenir Présent, qui est l’un des rares journaux papier et le seul quotidien de notre famille politique.
En février, nous avions eu l’occasion de vous alerter sur les défis pour votre quotidien que représentait cette année 2018 : diminution du nombre de points de vente des journaux sur le territoire français, dégradation de la qualité de service de la Poste, ce qui pénalise les abonnés, mais surtout un procès perdu, concernant notre ancien collaborateur Rémi Fontaine, ce qui nous oblige à débourser plus de 210 000 euros. Même si nous faisons appel, même si le tribunal nous a accordé l’étalement du paiement de cette somme (l’appel n’en suspend pas le paiement), cette énorme dépense pèse très fortement dans nos comptes.
Nous vous avions aussi indiqué que le distributeur de journaux dans les kiosques, Presstalis (qui s’appelait NMPP autrefois), société quasi monopolistique, et qui était littéralement pillée par la CGT depuis 1945 (1), est à présent en crise grave. Pour ne pas déposer le bilan, Presstalis surfacture (temporairement ?) ses clients. A ce titre, Presstalis nous réclame 51 117 euros. Et parce que nous ne les payons pas (préférant régler notre loyer, les salaires de l’équipe, et l’imprimeur), Presstalis bloque, depuis le 22 avril, les recettes des ventes en kiosque. Il en sera ainsi jusqu’au recouvrement de ces 51 117 euros.
Présent n’est pas insubmersible
Presstalis souhaite-t-il la mort de Présent ? Veut-il nous faire payer les campagnes que nous avions menées sur la mainmise communiste sur la presse et en particulier la distribution des journaux ?
Même si nos ventes en kiosque ont connu une forte progression, ces dernières années, ce manque à gagner inattendu est extrêmement pénalisant, et s’ajoute aux autres difficultés financières.
Présent, parce qu’il est un quotidien ramassé, parce qu’il est un quotidien militant, écrit par des journalistes ayant un esprit militant, parce qu’il s’appuie sur un noyau de plusieurs milliers de lecteurs qui se sentent aussi une âme militante, est en principe un journal insubmersible. Mais cette année 2018 est une annus horribilis.
Si vous tenez à votre quotidien, aidez-nous à boucler cette année 2018 :
– par l’abonnement de proches ;
– par vos dons via Presse et pluralisme, pour en obtenir la défiscalisation ;
– par la publication de publicités dans ses pages ;
– par des achats de numéros supplémentaires, des numéros hors-série, des albums de Chard.
Vous aimez votre quotidien ? Vous souhaitez qu’il continue ? C’est maintenant ou jamais.
Francis Bergeron
(1) Ayant été directeur des ressources humaines de cette entreprise pendant six mois, de janvier à juin 1988, avant de fuir ce cloaque bolchevique, j’ai été témoin de ces pillages, et j’avais publié en 1989 un livre postfacé par Jean Madiran sur la question : Le Syndicat du Livre ou la mainmise communiste sur la presse.
« Si on avait su, on vous aurait aidé… »
Francis Bergeron vous explique en détail les raisons de nos difficultés vertigineuses. Et moi je vous demande de nous aider. Nous vous le disons, de façon très nette, alarmante et à la mesure de la gravité de notre situation. Pour ne pas qu’un seul d’entre vous, quand je le croiserai dans quelques semaines au détour de je ne sais quelle réunion ou manifestation, me dise : « Mais pourquoi vous ne nous avez pas dit que vous alliez fermer ? On ne savait pas que c’était à ce point. On vous aurait aidé. »
Je vous le dis : c’est à ce point et ça n’a jamais été aussi grave. Si ce dernier appel ne rend pas, c’est la fin de Présent. A très courte échéance. Nous sommes en train d’essayer de boucler une procédure de sauvegarde imminente face aux étranglements de Presstalis qui nous confisque un quart de nos ventes et des procès aux prud’hommes qui veulent notre mort. Nous n’y arriverons que si vous nous y aidez. Abonnez-vous. Faites un don. C’est notre seul recours et notre seule protection. Pas ce soir, pas demain. Abonnez-vous maintenant. Abonnement papier ou abonnement Internet (voir encart en P2). Vous pensez peut-être à le faire depuis des mois sans avoir eu le temps de vous pencher sur la question. Faites-le, c’est le moment. Changer votre achat quotidien en kiosque contre un prélèvement mensuel de 27,50 euros. Abonnez un proche, un ami, un parent. Devenez le parrain d’un nouvel abonné. Envoyez le montant d’un abonnement de parrainage de trois mois (75 euros) et nous trouverons un candidat pour vous.
Faites un don. Nous avons besoin de dons de façon urgente. Même le plus petit don compte (10 euros n’est pas un petit don). Sans une mobilisation rapide et massive nous ne réussirons pas. Chaque jour nous vous tiendrons au courant des avancées de notre sauvetage et de votre mobilisation.
Nous avons si souvent pensé que les abonnements baissaient, que nos charges étaient étouffantes, que la trésorerie touchait le fond et que nous risquions d’aller au dépôt de bilan que nous avons du mal à réaliser que le moment est aussi critique, que cette fois c’est la fin. Nous savions que cela risquait d’arriver, nous y sommes. Présent existe depuis 36 ans. Avec de tout petits moyens et une toute petite équipe, il a réalisé des améliorations formidables, doublé sa pagination, dépoussiéré sa maquette, publié des unes de combat, défendu chèrement sa liberté et la fidélité à ses convictions. C’est l’appel de la dernière chance. Nous voulons le tenter, nous voulons essayer ce dernier recours. Parce que nous savons que vous tenez à votre journal. Et parce que vous nous l’avez prouvé. Ne laissez pas mourir Présent. Demain ce sera trop tard.
Caroline Parmentier