Depuis Maurice Druon, tout le monde ou presque connaît la malédiction qui, pendant plusieurs générations, a frappé les rois de France après la mort de Philippe IV le Bel. Mais restent souvent ignorés les conflits sanglants qui ont secoué les souverains anglais et leur famille sur une période beaucoup plus longue. Tout commença autour du lit de mort de Guillaume le Conquérant pour se terminer six siècles plus tard avec l’avènement de la dynastie des Hanovre. Au cours de cette période longue, l’histoire de la monarchie anglaise est chaotique. Les dynasties se succèdent : Normande, Plantagenêts, Lancastre, York, Tudor, Stuart. Les querelles dynastiques sont permanentes : haine entre les pères et les fils, entre les frères, entre les rois et les reines. Les affrontements sont violents : déchéances et renversements de monarques, assassinats au sein même de la famille, exécutions, martyres d’enfant, roi renversé par sa femme, roi renversé par sa fille et son gendre, procès et exécution de Charles Ier (1640) etc… Le royaume d’Angleterre apparaît comme le champ clos des règlements de comptes sanglants. Tous ces désordres se terminent avec l’avènement de la dynastie des Hanovre en 1688. Le pouvoir échappe totalement au roi ; il relèvera désormais d’un gouvernement dirigé par un Premier ministre et étroitement contrôlé par le Parlement.
Les rois maudits d’Angleterre, Alain Bournazel, Perrrin