Cédric Villani, star des mathématiques et médaille Fields 2010, a été investi par La République En Marche, dans la 5e circonscription de l’Essonne. Il s’était déjà ouvertement engagé en faveur d’Emmanuel Macron lors de la présidentielle.
Le mathématicien de 43 ans multiplie projets et distinctions. Directeur de l’Institut Henri-Poincaré, l’une des plus anciennes et prestigieuses structures dédiées à la recherche en mathématiques et en physique théorique, depuis 2009, il a remporté en 2010 la médaille Fields, équivalent du Nobel pour les mathématiques.
Il est également membre de l’Académie des sciences depuis 2013 et fait partie du Conseil stratégique de la recherche, organisme placé sous la direction du Premier ministre. Depuis 2015, il siège également au sein du très exclusif conseil scientifique de la Commission européenne, un petit groupe de haut niveau rassemblant sept chercheurs européens de premier plan.
Notoriété médiatique
Une brillante carrière qui lui permet d’être invité sur tous les plateaux télé où il se démarque grâce à un style bien à lui. Lavallière autour du coup, cheveux mi-longs, broche en forme d’araignée épinglée sur la veste, il assume son style de dandy gothique si reconnaissable. Au Parisien, en 2014, il s’en amuse : «Une fois, je me suis présenté à une conférence de maths, je revenais de voyage, j’ai débarqué en jeans et tee-shirt, on me disait : C’est quoi ça ! tu es malade ?… On peut dire que les êtres humains sont déraisonnablement sensibles aux questions d’apparence. Le jour où je voudrai être tranquille, je mettrai un bonnet et un pull-over, et personne ne me reconnaîtra !»
Cette notoriété lui permet de défendre des sujets qui lui tiennent à cœur comme l’organisation de l’enseignement supérieur et de la recherche ou la communication scientifique. En 2014, déjà, il assumait cette position de la vulgarisation des mathématiques : «La France est un grand pays de mathématiques depuis 250 ans. Mais les maths, c’est difficile, c’est une tournure d’esprit qu’il faut prendre, reconnaît-il. Notre système d’éducation pourrait être meilleur.»
Europe + Maths = x
Politiquement, Cédric Villani s’est toujours défini comme «ni de gauche, ni de droite», mais pro-européen convaincu. Ce n’est cependant pas la première fois qu’il s’engage auprès de personnalités. Il a expliqué avoir par le passé voté François Bayrou et a fait partie du comité de soutien à la candidature d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris. Lors de la campagne présidentielle, Cédric Villani a vanté les mérites d’Emmanuel Macron et sa capacité à dépasser les clivages stériles gauche-droite. Il a également défendu l’importance de l’Europe.
Si le mathématicien se présente dans la 5e circonscription de l’Essonne, c’est probablement à cause du plateau de Saclay, «un sujet dont il sera beaucoup question dans ma campagne», comme il l’a expliqué à Sciences et Avenir. Le projet de création d’un pôle scientifique et technologique de rang mondial sur le campus de Saclay peine à trouver une cohérence budgétaire et universitaire. Reste à savoir si le candidat réussira à résoudre cette nouvelle équation.