Sans doute, les organisateurs des traditionnelles Fêtes johanniques d’Orléans, en faisant le choix de la jeune métisse Mathilde Edey Gamassou pour incarner notre héroïne nationale lors de cette édition 2018, avaient-ils quelques arrière-pensées. Peut-être même espéraient-ils ainsi vanter les supposés mérites de l’immigration et du métissage. Mais, si tel était le cas, alors mal leur en a pris. Car la jeune fille qui, comme la veut la tradition, a parcouru mardi les rues du centre-ville à cheval et revêtue d’une armure, ne s’est justement jamais considérée autrement que pleinement française et catholique.
« La France n’est pas une race, c’est une civilisation »
A l’époque de sa désignation, en février dernier, le choix de Mathilde avait, rappelons-le, suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux. Justifiée, de la part des tenants de la rigueur historique. Mais nettement moins, de la part d’imbéciles qui avaient fustigé les origines de la jeune fille. Ce qui avait d’ailleurs poussé le procureur de la république à ouvrir une enquête préliminaire pour « provocation publique à la discrimination et la haine raciale ». Marine Le Pen, jugeant « honteux » ces messages racistes, avait alors rappelé que les valeurs portées par Jeanne « sont des valeurs d’engagement, (…) des valeurs de foi » et que « ceci n’a évidemment strictement rien à voir avec la couleur de la peau ». Une indignation partagée par Louis Alliot qui, apportant son « entier soutien » à Mathilde, avait souligné que « sa foi, l’attachement à sa ville et son engagement au service des autres dans le scoutisme lui procurent toute la légitimité pour incarner Jeanne d’Arc ». Et Philippe de Villiers, soucieux de « réparer cette injustice », avait même invité « chaleureusement la Jeanne d’Arc 2018 au Puy du Fou », en rappelant que « la France n’est pas une race, c’est une civilisation ».
« Elle est des nôtres. Totalement. Sans réserve »
Certes, dans l’actuel climat de promotion de l’immigration et du métissage, il est probable que ce choix n’ait pas été innocent. Mais, si tel était le cas, alors le Comité s’est tiré une balle dans le pied. Car Mathilde, par sa piété et son amour de la France, pourrait servir de modèle à bien des jeunes Français blancs, qui vont aujourd’hui jusqu’à renier leur héritage. Née à Paris d’un père franco-béninois et d’une mère polonaise tous deux catholiques, fervente catholique elle-même, cheftaine aux scouts d’Europe, brillante élève du lycée Sainte Croix – Saint Euverte, escrimeuse redoutable et chanteuse lyrique au conservatoire d’Orléans, Mathilde, elle, rêvait depuis toute petite d’incarner Sainte Jeanne d’Arc et n’hésite pas à déclarer avec fierté : « je me sens pleinement française. Je suis métisse, et alors ? » Alors, n’en déplaise à ceux qui tentent maladroitement de cacher leur racisme derrière un néo-paganisme pseudo scientifique, nous rappellerons ce qu’écrivait en mars dernier notre collègue et ami Alain Sanders au sujet de « notre petite sœur exemplairement française et catholique » : « elle est des nôtres. Totalement. Sans réserve. »
Franck Deletraz – Présent