Le participe présent et l’adjectif verbal qui en dérive sont deux formes en –ant parfois difficiles à distinguer l’une de l’autre. Le participe présent, à valeur verbale, est invariable et évoque une action en train de se dérouler (notons cependant qu’il était autrefois variable, comme en témoignent encore certaines locutions figées : toutes affaires cessantes, séance tenante, des ayants droit…). Au contraire du participe présent, l’adjectif verbal, comme tout adjectif, est variable et exprime plutôt un état, une propriété. Comparons par exemple une infirmière pesant un nouveau-né et une charge pesante, ou encore une explication éclairant un point obscur et une explication éclairante : les participes présents évoquent l’action dans son déroulement, les adjectifs verbaux une caractéristique du nom. On peut d’ailleurs sans mal substituer à l’adjectif verbal un autre adjectif : une lourde charge, une explication lumineuse.
Pour différencier le participe présent de l’adjectif, on peut noter qu’en général la présence d’un complément, en particulier d’un complément d’objet direct ou indirect, indique qu’il s’agit d’un participe présent tandis que l’emploi absolu est en faveur de l’adjectif verbal : un orateur ravissant son auditoire, des élèves parlant à leurs voisins, des animaux vivant en Australie mais une femme ravissante, le cinéma parlant, des êtres vivants. Notons également qu’avec une forme pronominale, il ne pourra s’agir que d’un participe présent (la belle saison se finissant). Il en ira de même si cette forme en –ant est précédée de l’adverbe ne (les invités ne retrouvant pas la sortie). En revanche, précédé d’un adverbe autre que ne, on aura affaire à un adjectif verbal (cette rue est très passante, fort peu passante). Enfin, en position d’attribut, une forme en –ant est également adjectivale (la route est glissante, son absence est inquiétante).
Il faut encore ajouter que parfois l’orthographe du participe présent et de l’adjectif verbal diffère. C’est le cas des verbes qui se terminent par –guer ou –quer : le participe présent conserve le u du radical verbal (naviguant, fatiguant, intriguant, provoquant), alors que l’adjectif verbal correspondant s’écrit différemment (navigant, fatigant, intrigant, provocant). Par ailleurs, une vingtaine d’adjectifs verbaux sont terminés par –ent (équivalent, adhérent, différent) tandis que le participe présent dont ils sont issus a toujours la désinence –ant (équivalant, adhérant, différant).