Chen Guangcheng est un juriste autodidacte de 40 ans, aveugle et opposant au régime chinois. Il proteste notamment contre la stérilisation et les avortements forcés perpétrés en Chine dans le cadre de la politique de l’enfant unique. Il a été condamné à quatre années de prison en 2006. Depuis sa sortie de prison, en septembre 2010, il était assigné à résidence. Toutefois, malgré la surveillance dont il était l’objet, le dissident chinois a pu fausser compagnie à ses geôliers. «Cela n’a pas été facile du tout», affirme, dans une vidéo, l’évadé qui s’est fait la belle sans que l’on sache comment. Chen Guangcheng réclame que les gens soient punis « selon la loi » et non plus de façon arbitraire. Il cite le triste exemple de son épouse « battue pendant plus de dix heures ». Le dissident demande que la sécurité de sa famille soit garantie ainsi que la fin de la corruption qui sévit actuellement en République populaire de Chine.
C’est au pays de la liberté que le dissident chinois a finalement trouvé refuge. Plus exactement, c’est dans l’enclave territoriale que constitue l’ambassade des États-Unis à Pékin, que l’avocat aveugle s’est rendu, vendredi 27 avril. Mercredi matin, Chen Guangcheng a quitté « de son plein gré » les lieux avant d’être, selon les affirmations d’un responsable américain, conduit dans « un établissement médical » et « réuni avec sa famille ». Son évasion lui aura cependant permis d’attirer les projecteurs de la scène internationale sur la politique malthusienne menée par le régime communiste en Chine.