« On a beaucoup trop minimisé le phénomène », pleurnichait cette semaine Bart De Wever, bourgmestre de Borgerhout, un district d’Anvers en voie d’islamisation. Et pour cause : alors qu’ils étaient tous fichés comme islamistes et potentiellement dangereux, quelques 70 fous d’Allah « anversois », interpellés lors des émeutes de 2012 sont, depuis, partis « tranquilou » mener le djihad en Syrie…
Souvenez-vous, c’était en septembre 2012, à l’occasion de la sortie sur les écrans du film L’innocence des musulmans. Alors que les Anversois célébraient la fête des Géants, plusieurs centaines de musulmans, brandissant des drapeaux islamistes et récitant des versets du Coran, s’étaient réunis à deux pas du cortège à l’appel de Sharia4Belgium, un groupe islamo-terroriste. Très vite, les fous d’Allah s’en étaient pris violemment aux policiers, qui avaient interpellé 230 individus, dont quelques personnages bien connus du milieu djihadiste, tels que Hicham Chaïb, devenu depuis dirigeant de la police religieuse de l’EI à Raqqa.
Pas moins de 230 manifestants, dont la police avait soigneusement dressé la liste et qui, pour la plupart, allaient être relâchés. Or, deux ans et demi plus tard, le constat est cinglant : les 70 jeunes originaires d’Anvers, partis depuis vers la Syrie, y sont tous répertoriés.
Il faut dire, expliquait Roland Jacquard, spécialiste de la question, que la Belgique a toujours voulu être « à la pointe de la liberté de circulation » en Europe, mais « cela a créé un Etat-maillon faible, exploité aujourd’hui par les terroristes ». Résultat, en effet, ces dix dernières années le pays a connu, selon une étude de l’Itinera Institute, une arrivée nette d’un demi-million de personnes. Selon La Libre Belgique, en 2008 un tiers de la population était musulmane.
Lu dans Présent