À un an du scrutin, un sondage controversé agite les candidats à l’investiture LREM pour les élections municipales à Paris.
Interviewé sur Radio Classique, le président de LREM Stanislas Guerini a laissé entendre que le candidat du parti à la mairie de Paris serait bientôt connu. « Je ne sais même pas encore le dire, nous allons prendre notre temps, on va mettre en place une commission nationale d’investiture (CNI), il est probable que cela soit dans le courant du mois d’avril, peut-être avant les européennes, on verra bien », a-t-il déclaré. Une sortie qui n’avait pas manqué de faire bondir les marcheurs postulants à l’investiture. Car rien ne devait être décidé avant les européennes le 26 mai prochain. Cette déclaration du président de LREM est perçue comme une volonté d’accélérer le processus pour faire « passer en force » Benjamin Griveaux, selon l’entourage de Cédric Villani.
Embarrassé, le président de LREM, qui est par ailleurs un proche de Griveaux, joue l’apaisement : « Le but n’est pas d’accélérer ». Les candidats à l’investiture seront prochainement réunis pour être « tous associés à l’élaboration du calendrier » et « le parti ne sera pas à la main d’un candidat quel qu’il soit », promet un haut gradé de LREM. Toujours est-il que plusieurs sources font état de sondages réalisés ou à venir étalonnant les différents candidats, rapporte La Croix. L’un d’eux, réalisé aux frais de LREM, n’aurait été transmis qu’à Benjamin Griveaux et a provoqué les protestations écrites du camp Villani, a-t-on appris de sources concordantes. « Pas de commentaire », a évacué LREM.
Selon plusieurs sources au sein de la majorité, Benjamin Griveaux pourrait choisir de quitter son poste de porte-parole du gouvernement avant même les européennes, pour se concentrer sur sa campagne municipale. Cette démonstration d’assurance irrite ses rivaux, qui l’accusent d’avoir mis sous sa coupe l’appareil parisien et vouloir court-circuiter le processus.
Cet accès de nervosité trahit une intense activité souterraine parmi les marcheurs qui guettent le moindre signe permettant de les départager. Emmanuel Macron, qui sera vraisemblablement l’ultime juge de paix, n’a officiellement donné aucune préférence pour l’instant.