Implanté sur un site viking, le château de Pirou est un ancien château fort, fondé au XIIe siècle et remanié au XVIIe siècle, dont les vestiges se dressent sur la commune de Pirou, en Cotentin, dans le département de la Manche en région Normandie. Chef-d’œuvre d’architecture militaire médiévale, il est l’un des plus anciens châteaux forts Normands, parmi les mieux conservés. Suite aux sièges de la guerre de Cent Ans, il fut restauré au XVe, XVIIe et XVIIIe siècles.
Construit sur un îlot artificiel entouré de trois douves, le château de Pirou conserve dans sa partie la plus ancienne des remparts du XIIe et du XIVe siècle. Pour y accéder, il faut franchir cinq portes fortifiées en tournant autour de la douve centrale où se trouvent la charretterie, le logement des gens de maison, la chapelle seigneuriale et la salle des Plaids où est exposée la Tapisserie de Pirou. Cette broderie en laine sur toile, à l’imitation de celle de Bayeux, est une réalisation du dernier quart du XXe siècle. Elle relate la légende des Oies de Pirou puis la conquête de l’Italie du Sud par les Normands du Cotentin. La basse-cour mène à l’intérieur de l’enceinte par un pont de pierre qui a remplacé le pont-levis au XVIIe siècle. Les remparts protègent le vieux logis du début du XVIIe siècle à l’Est (salle des gardes, salle à manger, cuisines) et le neuf logis du début du XVIIIe siècle au Sud. Du donjon subsiste, à l’Ouest, la terrasse surélevée.
L’ensemble est achevé par le chemin de ronde avec ses belles toitures en schiste du Cotentin. La très vieille légende des oies de Pirou, l’une des plus populaires du Cotentin, rattache l’origine du château fort aux invasions scandinaves. Assiégés par les Normands, le seigneur de Pirou et sa famille se métamorphosèrent en oies, à l’aide d’un grimoire pour échapper aux assaillants. Mais quand, quelques jours plus tard, les oies revinrent au château pour lire à l’envers la formule magique et reprendre forme humaine, le grimoire avait brûlé avec le château, incendié par les Normands.
L’histoire expliquerait ainsi la migration annuelle des oies sauvages en mars dans le Cotentin. Depuis 1966, sous l’impulsion de l’abbé Marcel Lelégard (1925-1994), le château fort de Pirou bénéficie d’une sauvegarde et d’une restauration remarquables. En 1968, cette forteresse médiévale du XIIe siècle est inscrite à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.