Le candidat d’En marche ! est soupçonné d’avoir utilisé une partie des crédits de son ministère pour préparer sa candidature présidentielle… Les journalistes Marion L’Hour et Frédéric Says, auteurs de Dans l’enfer de Bercy (éd. JC Lattès, paru le 25 janvier), ont établi que l’ancien ministre de l’Economie Emmanuel Macron « a utilisé à lui seul 80 % de l’enveloppe annuelle des frais de représentation accordée à son ministère par le Budget, en seulement huit mois, jusqu’à sa démission en août », écrivent les deux journalistes.
Soit 120 000 des 150 000 euros alloués pour l’ensemble de l’année 2016. Face à ces accusations, Emmanuel Macron va développer une défense alambiquée.
Vous êtes prêt ? C’est parti !
« J’assume totalement cela, j’ai été un ministre actif durant mes deux ans d’exercice de cette fonction. J’ai beaucoup voyagé, j’ai été dans les capitales européennes, je l’ai fait pour ma fonction de ministre. Je n’ai pas utilisé cet argent pour le mouvement En Marche ! »
A cette première réponse, les auteurs du livre sur Bercy n’accusent pas Emmanuel Macron d’avoir financé son mouvement avec l’argent public. En revanche, les témoignages et les chiffres qu’ils ont apportés (confirmés par le candidat lui-même) dessinent l’image d’un ministre recevant aux frais du contribuable « des hiérarques religieux, des philosophes, des responsables associatifs, tous estimables, mais qui n’avaient pas grand-chose à voir avec les attributions officielles du ministre, économie, industrie et numérique ».
Bref, Emmanuel Macron, qui « multipliait les dîners, parfois deux par soir », pourrait avoir préparé le terrain pour sa candidature présidentielle entre autres grâce à cette enveloppe ministérielle, comme l’affirment les deux auteurs du livre Dans l’enfer de Bercy.
80 % des frais annuels étaient consommés fin août 2016.
« S’il était resté, on ne sait pas comment il aurait fini l’année » a déclaré une source à Bercy cité dans le livre.
Macron s’essaie à la justification en expliquant que cette explosion des frais serait due aux déplacements officiels de ministre.
Bon sang mais c’est bien.. idiot !
Mais il y a un problème : les frais de déplacement ne figurent pas dans la même enveloppe que les frais de représentation. Si Emmanuel Macron dit vrai et qu’il a utilisé une partie des 150 000 euros annuels de frais de représentation pour ses déplacements, qu’a-t-il donc fait du budget alloué spécifiquement pour les déplacements ? Contacté par 20 Minutes, l’équipe d’En Marche ! n’a pas encore réagi.
En outre, Frédéric Says, l’un des coauteurs de Dans l’enfer de Bercy, nous explique qu’Emmanuel Macron est volontairement imprécis sur un point : « Il laisse entendre que c’était une enveloppe attribuée à lui seulement, alors que c’était pour la globalité du ministère de l’Economie, y compris pour ses deux secrétaires d’Etat de l’époque, Martine Pinville et Axelle Lemaire. Or ces 120 000 euros de frais de représentation, il les a dépensés pour lui seul. »
Il ose tout, c’est à ça qu’on le reconnait.
« Pour ma part, je n’ai jamais eu dans mon cabinet un collaborateur s’occupant de ma circonscription. Vous ne l’aurez pas trouvé chez moi, je n’en avais pas, tout le monde était consacré à la tache. »
Comment dire ? Pour avoir un collaborateur en circonscription, encore faut-il être parlementaire. Emmanuel Macron ne l’a jamais été. Ni député, ni sénateur. Il n’a par conséquent aucune raison d’avoir un collaborateur en circonscription.
C’était bien tenté. Les Français diront qu’en matière d’enfumage, le jeune Manu doit être largement à la hauteur des espérances de François Hollande.