Rien d’étonnant si, bravant la fureur des socialistes parisiens, Benoît Hamon a imposé la candidature de Cécile Duflot dans la 6e circonscription de Paris pourtant dévolue en décembre par le PS à la Maghrébine Nawel Oumer, le sacro-saint vivre ensemble étant ainsi sacrifié à la pire politichiennerie. Sur un point au moins, en effet, l’apparatchik recyclé frondeur et l’arriviste peinturlurée de vert sont à l’unisson : tous deux sont des champions de la dépénalisation du cannabis, selon eux seul moyen de « tuer ces trafics qui représentent une vraie gangrène » et de « casser ces économies parallèles ». Ainsi parlait Hamon sur LCI le 19 février, en écho au propos tenu en octobre 2012 par Vincent Peillon qui, ministre de l’Education nationale, voyait dans la dépénalisation la panacée pour supprimer « le danger dans lequel vivent nos concitoyens, y compris les enfants des écoles, du fait des trafics illicites de nos banlieues ». Rien d’étonnant non plus, donc, si battu lors de la primaire de la gauche, Peillon a aussitôt rallié Hamon, qui vient de faire de lui son conseiller politique.
On connaît la vieille blague sur le cocu qui, rentrant chez lui et trouvant sa dulcinée en pleins ébats adultères sur le canapé du salon, décide héroïquement… de vendre le canapé. Toutes choses égales, c’est exactement ce que feraient le candidat du PS et ses alliés prétendument écolos si, par malheur, Hamon parvenait à l’Elysée – mais il en serait de même avec la victoire du sociétal-libéral Macron – (voir son manifeste Révolution, paru en novembre dernier).
700 000 adeptes quotidiens de la « bonne herbe »
Nul ne niera l’importance du problème : selon l’Observatoire des drogues et des toxicomanies (OFDT), 17 millions de Français déclarent avoir déjà tâté du cannabis ou du haschich dans leur vie et 700 000 en consommeraient quotidiennement, un record en Europe. Grâce à quoi les réseaux de distribution engrangent près de 1,3 milliard d’euros de recettes par an. Ce pactole en constante progression garantissant aux chefs de réseaux un revenu annuel de 400 000 euros en moyenne et à leurs petites mains une rente mensuelle de 7 500 euros.
Nul ne niera non plus qu’en raison des encouragements des médias vantant depuis trente ans la « bonne herbe » (cf. Claude Roy dans Le Nouvel Obs’) et du mal-être consécutif au chômage et à la décomposition des familles, les partisans des paradis artificiels sont de plus en plus nombreux si l’on en croit les sondages réalisés à ce sujet par l’Ifop depuis 1996. Si 26 % de nos compatriotes souhaitaient alors la dépénalisation, ce chiffre a grimpé à 43 % en 2017, avec des pointes à 51 % chez les hommes de moins de 35 ans et à 69 % chez les électeurs de Mélenchon – hostile au cannabis mais favorable à sa dépénalisation – allez comprendre. Nota bene, sur ce point-là comme sur bien d’autres, le Front national s’est normalisé avec 42 % de pour, se situant ainsi dans la moyenne nationale. Logique, puisque son électorat est majoritairement populaire, jeune, souvent précaire et de sexe masculin, donc particulièrement concerné.
Mais c’est rarement parce qu’elle est dans l’air du temps qu’une idée est bonne. De même, n’est-ce pas parce qu’une odeur de chanvre flotte dans les rédactions parisiennes les plus branchées qu’il faut favoriser son arrivée dans chaque foyer, d’où les hygiénistes et le ministère de la Santé s’acharnent paradoxalement à chasser vapeurs d’alcool et effluves tabagiques. Car le shit est un poison. Violent.
Sait-on que 20 % des accidents de la route lui sont imputables ? Qu’une étude du réseau des mutuelles étudiantes, EmeVia, réalisée auprès de 50 000 étudiants âgés de 18 à 25 ans a établi que « la marijuana et le haschich sont utilisés plus couramment que toute autre drogue du viol », le second demeurant « la deuxième drogue la plus courante trouvée chez les victimes d’agressions sexuelles » ? Que les jeunes consommant du cannabis ont « une sexualité plus risquée » si bien que les fumeuses de H sont trois fois plus nombreuses que leurs contemporaines abstinentes à recourir à un avortement ?
Vers un contrôle public : l’Etat assassin
Et c’est cette substance que des irresponsables proposent de dépénaliser avant de la légaliser puis de faire de son usage un droit fondamental de la personne humaine ! Comme il en alla de l’avortement qui, de loi Veil en loi Neiertz criminalisant l’« entrave à avortement volontaire » puis en loi Kouchner imposant le remboursement de l’IVG par la SS, est devenu un tel acquis que quiconque conteste son systématisme s’expose désormais à procès et emprisonnement ! De même la loi Taubira sur le « mariage pour tous » ouvre-t-elle la porte à la procréation médicalement assistée pour les couples lesbiens et à la gestation pour autrui pour les couples homosexuels.
Mais cela ne suffit pas à certains qui ressuscitent la proposition faite en 2011 par l’ancien ministre de l’Intérieur, Daniel Vaillant, alors maire socialiste du XVIIIe arrondissement – haut lieu du trafic –, de créer une « filière d’Etat du haschich ». Initiative irresponsable, et pas seulement dans ses modalités pratiques. A l’heure où la guerre est déclarée contre les perturbateurs endocriniens et les substances allergènes, comment admettre que l’Etat puisse s’entremettre dans la distribution d’un produit aussi mortifère ?
Non seulement fumer un pétard ou une clope provoque les mêmes cancers des voies respiratoires mais, principe actif du cannabis, le tétrahydrocannabinol (THC) modifie en outre tout le système nerveux et donc le comportement de l’usager. Or, si la concentration en THC de la résine de cannabis était au XXe siècle d’environ 8 %, elle dépasse 21 % aujourd’hui, avertit François Beck, directeur de l’OFDT, ce qui « majore les risques de troubles de la mémoire, de l’attention mais aussi de dépression, d’envies suicidaires et de problèmes cardiaques parfois mortels », surtout chez les mineurs – raison pour laquelle Robert Ménard a fait acheter 400 tests salivaires de détection du cannabis pour les mettre à la disposition des parents d’adolescents, dans sa bonne ville de Béziers.
Est-ce réellement de ces périls que des insensés veulent rendre l’Etat complice ? On nous dira que celui-ci, prenant les choses en mains, distribuera une drogue moins létale. Plaisanterie, car les producteurs et trafiquants qui ont fondé leur fortune sur la manne proposeront aussitôt un cannabis très dosé que s’arracheront les consommateurs. Et à qui fera-t-on croire que dépénaliser les drogues dites douces détournera de la tentation des drogues dures que, pour compenser leurs pertes et allécher le chaland, les filières braderont à des prix dérisoires, dans un premier temps au moins ? Déjà, le prix du gramme de cocaïne a chuté de 150 à 60 euros en dix ans, entraînant sa « démocratisation ».
Nous esquissions plus haut le parallèle avec ce qui s’est passé pour l’avortement – dont le nombre est resté désespérément stable : environ 200 000 IVG par an – depuis la dépénalisation de 1974 pourtant censée éradiquer le fléau. Au cas où des lois scélérates dépénaliseraient la « bonne herbe », on peut sans risque prendre le pari que la consommation ne baisserait pas d’un iota, que les banlieues resteraient le fief des dealers et les tribunaux engorgés.
La seule révolution qui s’imposerait serait de déchoir de leur nationalité et d’expulser vers leur terre d’origine ces bénéficiaires du RSA qui viennent palper leurs aides sociales en survêt Armani et BMW flambant neuve, ces marchands de mort qui, jusque dans la France profonde, privatisent des cités entières. Et surtout – on y revient toujours, car là est la source du mal français – d’enfin mettre fin à l’immigration, sauvage ou légale, qui favorise la diffusion de la toxicomanie comme elle engendre l’islamisme. Mais il est évidemment plus facile d’officialiser le fait accompli par une législation laxiste. Laissant ainsi un nouveau « suicide français » s’ajouter à celui que constitue in utero le massacre des innocents.
Camille Galic- Présent