En ville, la neige rime souvent avec « paralysie ». Pourtant, les flocons blancs n’ont pas que des inconvénients. Ils sont même un révélateur des défauts de l’espace public. Car lorsqu’une rue ou un carrefour est recouvert de neige, les traces laissées par les roues des voitures dessinent avec précision l’espace qu’elles utilisent. À l’inverse, les amas de neige intacte permettent de repérer l’espace inutilisé par les voitures. Or, fréquemment cet espace inutilisé est important, voire majoritaire. Aux États-Unis, des internautes ont appelé ces zones de neige, des « sneckdowns », combinaison des mots « snowy » (fait à partir de neige) et « neckdown » (extension de trottoir). Depuis plusieurs années, ces militants pour une ville mieux repartie entre piétons et voitures, publient des dizaines de photos de ces sneckdowns sur les réseaux sociaux. Outre-Atlantique, le phénomène a même conduit certaines municipalités à prendre en compte les sneckdowns pour refaire la voirie. Mais la neige a ses limites et n’est pas encore prête de remplacer les urbanistes…