Y a-t-il davantage d’enfants « racistes » au Royaume-Uni que par le passé ou le politiquement correct sévit-il avec davantage de rigueur ? C’est la question que l’on peut se poser au vu des dernières statistiques concernant les suspensions d’élèves dans le primaire. Les statistiques pour l’année scolaire 2014-2015 viennent de tomber : le nombre d’enfants de cinq à onze ans exclus pour « racisme » a progressé de 33 % par rapport à 2009-2010 pour atteindre les 430 contre 320 cinq ans plus tôt. Sur la même période en revanche, selon le département de l’éducation britannique, les exclusions temporaires ou permanentes pour usage de drogues ou d’alcool dans ces classes d’âge ont baissé de 20 %.
Le département de l’éducation a reconnu qu’il n’y a pas nécessairement eu de progression du nombre d’incidents « racistes » mais que le nombre des signalements et des sanctions correspond à une plus grande vigilance des enseignants, et ce sur injonction des autorités éducatives.
Des enfants du primaire de 5 à 11 ans exclus pour « racisme » au Royaume-Uni
« Il est juste que tout comportement raciste ou tout incident sexuel soit pris très au sérieux et c’est pourquoi nous avons agi de manière décisive afin de redonner aux enseignants l’autorité au sein de leur classe, en leur donnant les pouvoirs dont ils ont besoin lorsqu’ils sont aux prises avec des comportements inacceptables et des problèmes de discipline », a indiqué le ministère à la presse.
On sait qu’au Royaume-Uni, le problème de l’alcool et des agressions sexuelles est en forte hausse parmi les enfants et surtout les jeunes : que les professeurs se voient reconnaître des pouvoirs pour venir à bout de ce fléau (que tout, par ailleurs, promeut) n’est pas choquant en soi.
Pour ce qui est des agressions « racistes », le problème se pose différemment dans la mesure où le qualificatif est brandi de manière politique, servant à nier les droits de ceux qui sont présentés comme n’appartenant pas à une « minorité ».
Hausse du « racisme » au Royaume-Uni, ou du politiquement correct ?
Le ministère de l’éducation estime ainsi que « toutes les écoles doivent promouvoir les valeurs britanniques fondamentales du respect mutuel et de la tolérance pour tous et elles doivent, la loi l’exige, mettre en place des mesures pour empêcher le harcèlement et notamment le harcèlement raciste ». Des directives en cours obligent les enseignants à signaler à la police les cas de harcèlement et autres incidents susceptibles de constituer un « crime de haine », comme on dit au Royaume-Uni, ou un « délit raciste » pour retenir la terminologie française.
On parle, rappelons-le, d’enfants âgés de cinq à onze ans…
Les écoles sont également obligées de mettre en place des cours sur les délits racistes et sur les préjugés dans le cadre de leurs programmes scolaire ; et chaque établissement doit disposer d’un « membre nommément identifié de l’équipe de direction, chargé des cas d’incidents relatifs aux préjugés et des délits racistes ». Résultat des courses : des enfants de cinq ans se voient traiter de « racistes », et cela les décourage de poser des questions, regrettent certains travailleurs sociaux.
Des enfants du primaire sanctionnés pour de simples questions
Breitbart rapportait en janvier 2015 le cas d’un enfant de sept ans qui s’était trouvé au centre d’une affaire de « racisme » pour avoir demandé à un camarade de quatre ans s’il était « marron parce qu’il venait d’Afrique ». La mère, Hayley White, avait été convoquée aussitôt pour trouver son enfant en larmes : le petit Elliott ne comprenait pas ce qu’il avait fait de mal : « Je posais juste une question. Je ne voulais pas être méchant. » Du côté de la famille noire, à qui l’autre enfant avait raconté l’affaire, on exigea de pouvoir avoir « une conversation avec Elliott ».
La mère de celui-ci se vit remettre un exemplaire du règlement de l’école, avec une invitation à y lire avec une particulière attention les paragraphes concernant sa politique « tolérance zéro » en matière de racisme. « On me dit que je devrais signer un formulaire reconnaissant que mon fils avait fait une remarque raciste, le formulaire devant être ensuite transmis aux autorités locales éducatives en vue d’une enquête complémentaire », raconte la jeune femme. Elle refusa, soulignant que son fils était certes curieux, qu’il aimait à poser des questions – « mais cela n’en fait pas un raciste ! ».
« Vouloir que les enfants ne posent jamais de questions met en place un schéma pour la vie future qui encourage à ne jamais questionner, et à ne jamais s’écarter du chemin du consensus, ce qui est dangereux », a noté une travailleuse sociale interrogée par la presse à la suite de ce scandale du politiquement correct, tandis que même un élu travailliste, Karl Turner, dénonçait une affaire totalement disproportionnée : « Le bon sens semble avoir été totalement oublié ».
La réputation de « racisme » qui frappe les enfants sanctionnés peut ainsi les poursuivre pendant tout leur cursus scolaire, et bien sûr les desservir.