«L’anti-establishment, c’est une sorte de blague !”

Au cours d’un passage à Paris, où l’Assemblée nationale a refusé de le recevoir, l’intellectuel américain a accordé un entretien à RT, abordant différents thèmes comme l’élection de Donald Trump ou la vague anti-establishment qui traverse l’Europe.

Le 30 novembre, le philosophe américain Noam Chomsky a effectué une venue mouvementée en France, où une distinction lui a été remise officiellement par la Société internationale de philologie, afin de saluer sa contribution à la linguistique.

N’en déplaise aux amoureux des mots, c’est pourtant sur la politique internationale qu’il s’est exprimé au micro de RT. Au programme, l’intellectuel a notamment abordé la récente élection de Donald Trump comme président des Etats-Unis : «L’anti-establishment, c’est une sorte de blague ! Regardez qui il va nommer dans son gouvernement […] Dès que Trump a été élu, la valeur des actions des sociétés de finances ont grimpé jusqu’au ciel. […] Ils sont ravis.»

En Europe, peu importe qui est élu, les politiques seront les mêmes car elles ne sont pas déterminées par les populations
La récente vague anti-Union européenne qui souffle sur le Vieux continent a également fait partie du menu. Noam Chomsky explique : «En Europe, peu importe qui est élu, les politiques seront les mêmes car elles ne sont pas déterminées par les populations de leur pays. Les principales politiques remontent à la bureaucratie, à la Commission européenne.» Pour autant, l’intellectuel porte un regard négatif sur le «Frexit», qui aurait selon lui des «conséquences tragiques» et déplore le fait qu’aux élections françaises, «il y a deux candidats, l’un d’ultra-droite, l’autre d’extrême-droite.»

Si la remise du prix de philologie a eu lieu au Centre Wallonie-Bruxelles de Paris devant environ 500 personnes, c’est au départ l’Assemblée nationale qui avait été choisie pour accueillir la cérémonie. Mais quelques jours avant la venue de l’intellectuel, l’Assemblée avait finalement fait volte-face, refusant de l’accueillir, sans apporter d’explication particulière.

Une situation qui avait mis dans l’embarras le président d’honneur de la Société internationale de philologie, Florent Montaclair. Celui-ci avait alors dû contacter le magazine spécialisé Philosophie Magazine, qui devait interviewer Noam Chomsky, afin de trouver une nouvelle salle : «Je suis donc sans lieu ni public pour mercredi. Serait-il possible d’organiser dans les locaux de votre magazine une petite réception au cours de laquelle je lui remettrais la médaille ?»

En fin de matinée, le penseur américain s’était exprimé devant une centaine de personnes au cours d’une rencontre privée sur invitation, organisée dans le quartier des Halles à l’initiative notamment du blogueur Olivier Berruyer.

Auteur de nombreux livres dans différents domaines, la carrière linguistique menée par Noam Chomsky est toujours allée de pair avec son engagement politique contre les guerres du Vietnam, d’Irak ou encore d’Afghanistan. Il a également mené un travail de fond sur ce qu’il nomme la «fabrication du consentement», c’est-à-dire le processus par lequel les médias de masses imposent en douceur une opinion aux citoyens des sociétés démocratiques.

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