Fête du livre de Renaissance catholique

Entretien avec Jean-Pierre Maugendre président de Renaissance catholique.

— Pour la 25e année consécutive, Renaissance catholique organise, le 4 décembre, sa grande fête du livre à Villepreux. Quelle est la nouveauté 2016 ?

— Il n’y a pas, à proprement parler, de nouveauté cette année, cependant il est incontestable que nous rassemblerons une très grande partie des intellectuels français qui remettent en cause la vision de la société libérale-libertaire, hédoniste et matérialiste promue par la pensée dominante. Ce qui rassemble les auteurs présents, c’est l’attachement commun à une France charnelle et enracinée qui n’est pas une idée, mais un héritage.

Notons enfin une dimension internationale avec la présence d’intellectuels étrangers rarement présents à Paris. Citons Roberto de Mattei, observateur très perspicace de la vie politique internationale et de la vie de l’Eglise, en particulier sur son blog Correspondance européenne et Mathieu Bock-Côté, sociologue et figure intellectuelle de la vie culturelle québécoise, auteur de l’excellent ouvrage : Le Muticulturalisme comme religion politique.

— Vos « têtes d’affiche » comme Eric Zemmour ou Philippe de Villiers sont désormais des auteurs à succès, dont les livres se vendent avec de gros tirages. Pensez-vous que les « bonnes » idées, pour lesquelles vous vous battez avec constance et panache depuis tant d’années, sont en train de gagner la bataille de l’opinion ?

— Fondamentalement, nous ne nous battons pas pour des idées, mais nous essayons d’être fidèles au réel. Ce ne sont pas « nos idées » qui sont en train de gagner la bataille de l’opinion mais plus simplement la réalité, qui est en train de reprendre quelques-uns de ses droits. Certaines évidences sont en train de retrouver, discrètement, droit de cité : toute société multiculturelle est, par nature, multiconflictuelle, l’anthropologie et la théologie musulmanes sont incompatibles avec les us et coutumes françaises, « l’homme ne vit pas que de pain », etc. Cependant la partie est loin d’être gagnée. Nous sommes engagés dans une course de vitesse entre l’amorce d’une nécessaire réforme intellectuelle et morale à mener et la submersion de notre vieux pays par des masses de population étrangères à notre civilisation. Il s’agit bien d’amorce, car le débat entre les deux candidats à la primaire de la droite et du centre sur le thème : « J’ai toujours été pour l’avortement » dit l’un, « Certainement pas autant que moi » répond l’autre, montre qu’il reste encore bien du chemin à parcourir.

— Votre fête se déroule un dimanche et vous organisez bien sûr une messe, célébrée cette année par Mgr Schneider. Sur le terrain religieux, constatez-vous là aussi une évolution ? Les divers attentats islamistes ne rapprochent-ils pas les catholiques tièdes de la pratique de leur religion ?

— Plus ou moins consciemment, face à l’islam, la réaction de beaucoup de Français de souche est de s’interroger, enfin, sur ce qui constitue leur véritable identité, en particulier dans sa dimension religieuse et donc chrétienne. Malheureusement, et c’est un drame que nous vivons douloureusement, on ne peut pas dire que l’Eglise de France soit à la hauteur de cette attente. Là contre, notre fête du livre espère être un lieu de diffusion de la bonne parole, de ressourcement et de rencontres dans l’amitié française et l’espérance chrétienne.

Propos recueillis par Anne Le Pape pour Présent

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