Le bouquin de l’humour de Jean-Louis Chifflet

 

Aussi irrésistible et savoureux que le Bouquin des méchancetés, ce Bouquin de l’humour offre un florilège réjouissant de mots d’esprit et drôleries en tout genre.

« Ne nous prenons pas au sérieux, il n’y aura aucun survivant », écrivait Alphonse Allais, que Jean-Loup Chiflet cite, avec Alexandre Vialatte, parmi ses maîtres et références. Cette formule pourrait résumer l’esprit de ce livre comme la philosophie de son auteur. Jean-Loup Chiflet qui a signé, entre autres ouvrages, un Dictionnaire amoureux de l’humour, décrit ce genre comme une sorte d’art de vivre. « Cohérent ou absurde, agressif ou fantaisiste, ridicule ou insolite, l’humour met le réel à distance le temps de son énoncé pour mieux le décrire, le supporter et l’apprivoiser. L’humoriste est un démineur qui transcende la noirceur du monde. »
Illustré dès le Moyen Âge par Rabelais, puis au XVIIIe siècle par Voltaire, Beaumarchais ou Marivaux, l’humour a été incarné chez nous, depuis la fin du XIXe siècle, par des auteurs de génie, de Tristan Bernard, Alphonse Allais et Sacha Guitry à Georges Perec et Roland Dubillard. Mais c’est dans le monde anglo-saxon, à travers George Bernard Shaw, Jerome K. Jerome, les Marx Brothers ou W.C. Fields et Winston Churchill, qu’il s’est imposé de la manière la plus naturelle et éclatante comme un mode de vie et de pensée à part entière.
Conçu de manière thématique, ce volume témoigne que rien ne résiste au plaisir d’en rire, pas plus l’âge, les moeurs, la famille, l’amour ou la gastronomie que la maladie ou même la mort. « Marx est mort. Dieu est mort. Et moi-même je ne me sens pas très bien », ironise ainsi, en parodiant Mark Twain, Woody Allen, qui occupe une place de choix dans cette anthologie. Anthologie qui offre au lecteur une grande variété de styles et de genres, du roman au théâtre, du poème à la saillie et au simple calembour. Autant de domaines ou se sont exprimés la verve satirique, le sens de la dérision, le goût et le sens de l’absurde d’un Jules Renard, d’un Raymond Devos ou d’un Boris Vian, auteurs que Jean-Loup Chiflet présente comme ses « compagnons d’armes à l’humour désarmant ».
« Si les Anglais peuvent survivre à leur cuisine, ils peuvent survivre à tout », écrivait l’Irlandais Bernard Shaw. En citant cette phrase parmi des centaines d’autres, Jean-Loup Chiflet rend hommage, avec tout l’humour requis, au nonsense anglo-saxon, qui, écrit-il, « a donné un sens à [sa] vie » en lui révélant le « côté insolite d’une situation » ou une façon d’observer le monde à l’envers. De cette révélation est néSky my Husband, l’un de ses plus grands succès, réédité à la fin de ce Bouquin de l’humour après s’être imposé comme un modèle du genre.

Après avoir imaginé et géré des collections de livres d’humour chez des éditeurs tels que Laffont, Payot et Mango, Jean-Loup Chiflet fonde en 2005 sa propre collection « Chiflet et Cie », à l’intérieur du groupe « Hugo et Cie ». Mais il est aussi l’auteur d’une soixantaine de livres d’humour sur les langues dont le fameux Sky my Husband ! Ciel mon mari !, publié en 1985.

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