Par Pinatel
Chard appartient à ces rares artistes qui donnent autant de plaisir à leurs lecteurs que de complexes à leurs confrères. Dans le le monde des dessinateurs de presse, elle est à peu près la seule à savoir vraiment dessiner. Non qu’elle s’applique à le faire, tant son talent séduit par sa spontanéité et la facilité qu’on lui devine… Elle dessine bien, naturellement. Mais dans ce double métier de “dessinateur-humoriste”, si l’un a tendance à prendre le pas sur l’autre et inversement, l’important est que le trait du dessinateur et l’esprit de l’humoriste soient complices. Et, incontestablement, cette cohésion est parfaite chez elle. Devant nous qui sommes surtout des amuseurs, elle monte à l’étage des éditorialistes.
Qu’ hommage lui soit rendu .
Mais j’ajouterai que chez tout artiste, après les débuts difficiles à ramer, il y a une rencontre. Daumier aurait-il été Daumier si Philipon ne lui avait offert la Une du Charivari ?
Le Philipon de Chard s’appelle Camille Gallic. Jeune directrice de Rivarol, elle eut l’intuition du potentiel de polémiste qui se cachait sous la gentille illustratrice de livre d’enfants, Françoise Pichard, et l’intelligence de lui offrir la vitrine indispensable à son grand talent.
Merci et bravo à toutes deux.