Élisabeth Louise Vigée Le Brun est l’une des grandes portraitistes de son temps, à l’égal de Quentin de La Tour ou Jean-Baptiste Greuze. Issue de la petite bourgeoisie, elle va trouver sa place au milieu des grands du royaume, et notamment auprès du roi et de sa famille. Elle devient ainsi le peintre officiel de la reine Marie-Antoinette. L’exposition, qui est la première rétrospective française à lui être consacrée, présente près de 130 oeuvres de l’artiste, construisant un parcours complet à travers un oeuvre pictural majeur et une grande page de l’histoire de l’Europe.
Exposition organisée par la Rmn-GP, le Metropolitan Museum of Art de New York et le Musée des Beaux-Arts du Canada à Ottawa. L’exposition se tiendra à Paris , au Grand Palais, jusqu’au 11 janvier 2016, New York du 9 février au 15 mai 2016 et à Ottawa du 10 juin au 12 septembre 2016.
(Autoportrait)
Louise-Elisabeth naît à Paris le 16 avril 1755 de Louis Vigée, portraitiste et professeur à l’Académie de Saint-Luc, et de Jeanne Maissin, coiffeuse. A l’âge de six ans ses parents l’envoient au couvent, elle y reste jusqu’à onze ans. Dès son jeune âge, elle aime dessiner et à la grande exaspération des religieuses, elle griffonne des têtes et des paysages dans tous ses cahiers et sur les murs du dortoir.
En 1767, à la mort de son père qu’elle adorait, Elisabeth n’a que douze ans. Les premiers temps elle est trop démoralisée pour reprendre les pinceaux, mais Doyeu, un ami de son père, l’encourage à recommencer à dessiner et peindre. A cette époque elle va régulièrement dessiner chez Gabriel Briard mais le talent d’Elisabeth dépasse de loin celui de Briard qui se vante d’être son maître. Elle reçoit également de précieux conseils de Joseph Vernet. Ses portraits ont tellement de succès qu’à quinze ans elle est déjà en mesure d’entretenir sa mère et son petit frère.
En 1774, les officiers du Châtelet saisissent son atelier sous prétexte qu’elle pratique son art sans licence. Elle postule immédiatement pour l’Académie de Saint-Luc, où elle est reçue officiellement le 25 octobre
A vingt ans elle déménage avec sa famille dans un hôtel particulier qui appartient à Jean-Baptiste Pierre Lebrun, peintre, collectionneur et marchand d’art.
Lorsque, six mois plus tard, l’homme demande sa main, Elisabeth, qui gagne déjà suffisamment d’argent pour ne pas s’inquiéter de son avenir, n’y voit aucun intérêt. Elle hésite jusqu’au dernier moment, à l’église. Mais suite à l’insistance de sa mère, qui le croit fortuné, et pour fuir son beau-père, elle finit par accepter. Ils se marient le 11 Janvier 1776. Le mariage se fait en secret car en fait Lebrun est déjà marié avec une hollandaise, fille d’une relation d’affaires. Ne sachant pas qu’ils sont déjà mariés, toutes ses connaissances et amies, lui déconseillent vivement de l’épouser. En effet, comme elle l’écrit elle-même : « … il était assez aimable; mais sa passion effrénée pour les femmes de mauvaises mœurs, jointe à la passion du jeu, ont causé la ruine de sa fortune et la mienne ». Son mariage lui permet cependant d’étudier et de copier les oeuvres de maîtres collectionnées par son mari. Elle reçoit aussi les précieux conseils de Jean-Baptiste Greuze et de Joseph Vernet.
En 1779, elle est accueillie avec faveur avec son portrait d’après nature de la reine Marie-Antoinette en robe de satin avec une rose à la main. Ce tableau lui vaut de devenir le portraitiste officiel et l’amie de la reine. Toute la haute société se complaît aussi bien à la fréquenter qu’à se faire peindre par elle.
En mai-juin 1781, Élisabeth accompagne son mari dans une tournée des Flandres et des Pays-Bas. Elle y approfondit sa connaissance des maîtres flamands. Pendant ce voyage elle peint son “Autoportrait au chapeau de paille”, un hommage direct à Rubens.
Vigée-Lebrun est reçue à l’Académie Royale de Peinture le 30 mai 1783 avec une allégorie, “La Paix ramenant l’Abondance”. Les mauvaises langues prétendent que c’est uniquement grâce à l’appui de Marie Antoinette, mais dans ses mémoires Elisabeth nie que Marie Antoinette ait fait autre chose que louer son travail. La même année, elle envoie plusieurs portraits et tableaux au Salon où elle exposera régulièrement.
Dès 1783 Élisabeth est la cible d’attaques calomnieuses : elle serait la maîtresse du Ministre des Finances Calonne, dont elle réalise le portrait en 1785, du Comte de Vaudreuil, et du peintre François Guillaume Ménageot, dont on dit qu’il serait le véritable auteur des tableaux de Vigée-Lebrun. En 1789 est publiée une fausse correspondance entre Calonne et Elisabeth. On exagère fortement ses dépenses et le prix qu’elle demande pour ses portraits. D’ailleurs, la plupart du temps, l’argent disparaît dans la poche de son époux. L’Hôtel Lebrun est l’objet d’attaques de la part de bandes de voyous.
Élisabeth se réfugie chez son ami l’architecte Brongniart aux Invalides, puis chez la famille Rivière, rue de la Chaussée-d’Antin. En Octobre 1789, après l’invasion de Versailles par les foules révolutionnaires, elle fuit en l’Italie, accompagnée de sa fille et d’une gouvernante. De peur d’être reconnue et arrêtée elle n’utilise pas sa propre voiture mais part en diligence publique. Son intention était de revenir à Paris dès l’ordre rétabli, mais son exil durera en fait douze ans.
En 1792 Vigée-Lebrun quitte Milan pour Vienne où elle restera deux ans. Elle peint principalement des portraits de nobles autrichiens et polonais. Puis elle reprend la route pour Prague, Dresde, Berlin et finalement pour Saint-Pétersbourg.
A Paris son nom est ajouté à la liste des émigrés et elle perd ses droits de citoyenneté. En 1793, le mari d’Elisabeth publie une longue plaidoirie en faveur de son épouse et fait appel pour sa réintégration. Son appel est rejeté et il sera même incarcéré plusieurs mois. Louis XVI et Marie-Antoinette sont guillotinés en 1793. En 1794 Lebrun, pour se protéger, demande le divorce, qui est prononcé.
À Saint-Pétersbourg, où elle reste six ans, Elisabeth est fort appréciée par la famille Impériale et amasse une fortune considérable. En 1798, elle envoie de Saint-Petersbourg deux tableaux pour le Salon de Paris. En 1799 à une session du Directoire, une délégation de huit artistes présente une pétition signée par 255 artistes, écrivains et savants, et en juin 1800 son nom est rayé de la liste des émigrés.
En 1801 sa fille Julie épouse, contre la volonté de sa mère, Gaëtan Bernard Nigris, secrétaire des Théâtres Impériaux de Saint-Pétersbourg, et dépitée, Élisabeth part pour Moscou. Elle retourne en France où elle habite l’Hôtel Lebrun malgré le divorce. En 1809 elle achète une maison à Louveciennes près de Paris et s’installe définitivement en France. Elle meurt en 1842 dans son appartement parisien, rue St Lazare, affaiblie depuis un an par une attaque cérébrale.
Lorsque, six mois plus tard, l’homme demande sa main, Elisabeth, qui gagne déjà suffisamment d’argent pour ne pas s’inquiéter de son avenir, n’y voit aucun intérêt. Elle hésite jusqu’au dernier moment, à l’église. Mais suite à l’insistance de sa mère, qui le croit fortuné, et pour fuir son beau-père, elle finit par accepter. Ils se marient le 11 Janvier 1776. Le mariage se fait en secret car en fait Lebrun est déjà marié avec une hollandaise, fille d’une relation d’affaires. Ne sachant pas qu’ils sont déjà mariés, toutes ses connaissances et amies, lui déconseillent vivement de l’épouser. En effet, comme elle l’écrit elle-même : « … il était assez aimable; mais sa passion effrénée pour les femmes de mauvaises mœurs, jointe à la passion du jeu, ont causé la ruine de sa fortune et la mienne ». Son mariage lui permet cependant d’étudier et de copier les oeuvres de maîtres collectionnées par son mari. Elle reçoit aussi les précieux conseils de Jean-Baptiste Greuze et de Joseph Vernet.
Élisabeth se réfugie chez son ami l’architecte Brongniart aux Invalides, puis chez la famille Rivière, rue de la Chaussée-d’Antin. En Octobre 1789, après l’invasion de Versailles par les foules révolutionnaires, elle fuit en l’Italie, accompagnée de sa fille et d’une gouvernante. De peur d’être reconnue et arrêtée elle n’utilise pas sa propre voiture mais part en diligence publique. Son intention était de revenir à Paris dès l’ordre rétabli, mais son exil durera en fait douze ans.