Par Charles Chaleyat
Le crâne découvert à Taung (3 millions d’années), en 1924 par des carriers, étudié par Raymond Dart et classé par lui, sous le nom d’Australopithecus africanus, dans la famille des lointains ancêtres de l’homme, a été le tout premier fossile de cette famille d’hominidés (communément appelés les Australopithèques) et de ce fait, l’objet de controverses multiples quant à sa place, avec les autres, dans la lignée des ancêtres de l’homme moderne selon les partisans de l’évolution du genre Homo.
Différentes études ont fait osciller l’opinion savante et par ricochet, l‘opinion publique selon ce que certains interprétaient à partir de ces études et voici que récemment une équipe de Witswatersrand University avance que le cerveau de cet enfant n’est pas humain. En fait, changer d’outil de mesure a, en quelque sorte, permis de créer un nouvel objet.
Cet objet [Les adaptations crâniennes décelées dans la région pré-frontale] jadis jugées comparables à celles des nouveaux-nés et jeunes enfants humains (indices d’une suture coronale et d’une fontanelle antérieure ouverte), sont désormais définies autrement par le nouvel outil de mesure : les traits physiques relevés ne correspondent pas à ce développement du lobe préfrontal caractéristiques de l’homme. Comme de nouveaux appareils ont permis de transformer les cartes géographiques et donc de définir autrement ces objets que sont les littoraux, les montagnes ou les rivières, le scanner à haute définition, ou tomodensitomètre qui n’existait pas jadis, a redéfini l’objet en question modifiant complètement son interprétation et donc la place de ce fossile dans la lignée humaine.
L’enfant de Taung restera quand même un enfant dans nos mémoires, même si c’est un enfant-singe.