Nous sommes sur les bords de ce que les sauvages appellent le « père des eaux » le Mississippi. Louis de Saint-Ange, vient d’être nommé capitaine à Fort de Chartres. Il sait que sa mission sera de donner le fort aux Anglais, car depuis 1760 et le traité de Paris, les français abandonnent les Amériques.
Mais le traité est signé depuis quatre ans et pas un soldat anglais n’a pu avancer jusque-là, car plus à l’est, des chefs se sont dressés, et l’un d’eux, Pontiac, fils d’un Outaouais et d’une mère objiwa, a repris à l’ anglais tous les forts que les Français avait laissé. Pontiac se bat en uniforme des compagnies franches de la Marine de Louis XV, et sous le drapeau à fleurs de Lys, il est aussi français.
Sans doute Saint-Ange rêve-t-il d’un repli de l’autre côté du Mississippi, et de là… tenir la position, car là, c’est encore la France … mais il y a une clause du traité que personne ne connaît, et il n’y a plus de France aux Amériques, sauf… un capitaine, perdu au milieu des sauvages.
Jacques Terpant – préface de Jean Raspail- éditions Glénat