Alors que la justice, saisie par la Ville de Paris pour des raisons politiques, a condamné le 30 octobre 2013 Frigide Barjot et son mari, Basile de Koch, a quitter leur logement parisien, elle déclarait mardi 26 août dernier sur France Info :
“D’ici le début de l’année scolaire, nous serons partis. Il faut encore que je trouve un lieu où loger ma famille et je le fais. Il faut le temps de trouver un endroit, il est trouvé mais il faut le payer, aller devant un notaire. (…) C’est le temps de l’acquisition d’un nouveau logement.”
Sur son blog, on découvre que l’ancienne porte-parole de la Manif pour Tous, s’apprête à lancer “la maison de la filiation”, et pas n’importe où s’il vous plaît : à Trouville-sur-Mer, à deux pas de Deauville, de ses festivals et de ses soirées. Les internautes sont invités à financer ce “projet aussi poléthique que social” (sic) en donnant au moins 400 euros. En effet, la bâtisse de 86 m2 vaut 300 000 euros et nécessite 50 000 euros de travaux.
Addendum du 4 septembre 2014 : Jean-François Iung, architecte DPLG et président de la Maison de La Filiation, nous envoie ce droite de réponse :
“Monsieur le rédacteur en chef,
Suite à votre article paru ce lundi 1er septembre, je vous écris en tant que président de la toute nouvelle association « La Maison de La Filiation » en cours d’enregistrement.
Votre article a au moins le mérite de faire connaître notre association et je vous remercie pour cela mais la déontologie commande de décrire fidèlement son contenu et sa mission.
L’amalgame qui est fait dans le titre de votre article entre le contenu du projet “Maison de la Filiation” et la recherche de logement de Mme Tellenne suite à l’expulsion politique dont elle et sa famille sont victimes laisse à penser que c’est la personne de Frigide Barjot qui demande de l’argent pour acheter une maison à usage personnel !
Je démens bien sûr ici cette assertion, car il n’en est rien et je suis bien placé pour vous le faire savoir, en tant que président, initiateur de cette association et acquéreur de l’immeuble qui deviendra “Maison de la Filiation ».
Je suis architecte et manifestant pour la Filiation unique homme-femme. Devant l’abandon du sujet de retour à la filiation biologique par les politiques (sujet que les Français n’ont d’ailleurs pas suffisamment compris en ce qui concerne les conséquences du changement de la filiation), j’ai eu avec d’autres manifestants de 2013 de Caen et de Paris, l’idée d’investir dans une sorte de foyer pour y faire vivre et prospérer le débat sur ce sujet majeur dans notre société : la filiation homme-femme commande la dignité de l’être humain qui ne peut être soumis aux règles du marché ni pour sa procréation, ni dans son mode de reproduction en tant qu’adulte (femme porteuse pour autrui, disparition du père dans l’éducation des enfants, etc.).
Comme l’Humain a besoin d’un toit pour y faire vivre et protéger sa famille, le débat de société a besoin d’un lieu (voir plusieurs en France) pour y faire vivre et y protéger la Filiation humaine et l’intérêt supérieur de l’enfant à connaître ses parents et, si possible, à être élevés par eux.
Logiquement, pour médiatiser et faire connaître ce projet et son financement participatif, notre association a pensé à Frigide Barjot comme marraine de la Maison de la Filiation.
Elle peut, par son énergie et son engagement, et malgré les tourments qu’elle subit, mobiliser bras et capitaux. Il déplacé et mesquin de soupçonner que cela serait de l’argent détourné de la cause pour qu’elle puisse s’acheter une maison de vacances !
Un mauvais procès similaire a déjà été fait à Mme Barjot l’année dernière, et nous ne laisserons plus personne recommencer à diffamer à travers sa personne notre action et son porte-parole le plus médiatique dans le combat, ajusté à notre société, pour l’Humain et les Familles.
Les dons que nous sollicitions ont pour objet d’acquérir un lieu (nous avons une opportunité à Trouville et la délocalisation est importante, mais ce pourrait aussi bien être à Paris ou ailleurs, selon les montants récoltés) qui appartiendra dès lors à l’association et certainement pas à Frigide Barjot qui n’est d’ailleurs pas membre juridiquement de l’association, ni même fondatrice. Comme marraine, elle est juste une caution morale de par son immense dévouement à la cause.
Le raccourci de votre titre, comme la proximité des deux sujets dans le même papier, sèment la confusion dans les esprits et c’est pourquoi je vous remercie de publier dès que possible ce démenti en tant que droit de réponse, de façon visible. Je vous demande aussi de changer le titre dès maintenant et de le remplacer ainsi :
Frigide Barjot, marraine de la “Maison de la Filiation” : “Il faut un lieu pour enraciner le débat sociétal sur la filiation homme-femme ».
Moi même et le bureau de La Maison de La Filiation sommes donc pour le moins abasourdis par votre article et les sous-entendus qu’il laisse planer. Pourquoi continuez-vous de vous acharner sur Frigide Barjot ? Pour la faire encore passer pour la divisieuse du Mouvement des Consciences de 2013 ? Mais elle n’a de cesse de tendre la main, qui lui est refusé sur sa ligne politique de l’union civile en “sauvetage” du mariage procréatif ouvert à des couples non procréatifs par eux-mêmes.
Nous ne supportons plus de voir le clivage idéologique se creuser entre La Manif Pour Tous de Ludovine de la Rochère et L’AVenir pour Tous de Frigide Barjot, aussi nous prenons les devants de la réconciliation avec ce lieu de rencontres et de débats, avec les pro-mariage de la LGBT, comme avec les anti-Union civile de la LMPT.
Il faut remettre ces questions centrales au cœur du débat politique dans un lieu d’échange qui, nous l’espérons, décrispera les acteurs associatifs, politiques et religieux.
Cette maison sera aussi un lieu d’accueil et d’écoute des blessés de la filiation.
Je renvoie vos lecteurs au site de notre association pour mieux en connaître l’esprit, inspiré par Frigide Barjot qui a su nous sortir dans la rue comme de notre conformisme confiné. http://lamaisondelafiliation.fr/?page_id=13
Voilà pourquoi nous étions des millions en 2013 et pourquoi nous devons à nouveau l’être pour réclamer de nos dirigeants, en ces temps de blocage institutionnel, la seule réforme qui remettra les fondamentaux démocratiques en place : un referendum sur l’inscription de la filiation homme-femme dans la constitution et le remplacement de la loi Taubira par une union civile sans adoption.
En vous remerciant de bien vouloir donner toute sa place à cette initiative qui n’a d’autre but que de faire vivre un débat réel et serein, pour obtenir le résultat volé en avril 2013, et de gratifier ceux qui sont prêts à discuter sur l’urgence de remettre une filiation en place, sans discriminer les couples de personnes de même sexe.
Dans la certitude de votre diligence, veuillez agréer, monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs.”
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